Les Casques bleus de l’ONU ont remis, vendredi 19 avril, aux FARDC (armée congolaise) leur base de Bunyakiri, située à environ 80 km de la ville de Bukavu dans la province du Sud-Kivu. Une opération qui s’inscrit dans le cadre du retrait ordonné, responsable et progressif de la Monusco de la RDC.
C’est le premier transfert de base de la mission onusienne aux autorités militaires congolaises dans le cadre de son désengagement dans cette province de l’Est du pays. Désormais les Forces armées de la RDC auront l’entière responsabilité d’assurer la sécurité et la protection des civils dans cette zone.
Selon le général de division Khar Diouf, ce transfert reflète l’engagement de l’armée congolaise à renforcer simultanément sa présence alors que les Casques bleus se retirent de cette partie du territoire congolais.
« Nous sommes honorés de marquer cet instant historique, au moment où Bunyakiri devient la première base à être remise aux FARDC, dans le cadre de notre retrait ordonné, responsable et progressif du pays. Cela constitue une étape cruciale dans nos efforts de désengagement et reflète l’engagement de l’armée congolaise à renforcer simultanément sa présence, alors que la Monusco se retire du Sud-Kivu », a-t-il déclaré lors de la cérémonie de transfert de la base.
Cependant, la Monusco a rappelé que son retrait du Sud-Kivu n’est pas synonyme du départ des Nations unies de la RDC. Il s’agit plutôt, a-t-elle souligné, d’une reconfiguration de la présence des Nations unies, en soutien au peuple et au gouvernement de la RDC.
« Après le départ de la Monusco, les agences, fonds et programmes des Nations unies continueront à fournir un soutien en relation avec leurs mandats respectifs. La responsabilité de la protection des civils et de la sécurité incombera exclusivement au gouvernement congolais », a expliqué la mission onusienne dans un communiqué.
Les Casques bleus ont établi pour la première fois leur présence à Bunyakiri en 2094, avec une Base opérationnelle mobile, pour protéger les civils contre les groupes armés. Alors que l’insécurité persistait, la Monusco s’est étendue, en transformant l’ancienne base en une Base opérationnelle permanente en 2016.
« Au cours des deux dernières décennies, la présence de la Force de la Monusco attiré les communautés, qui se sont installées autour de la base ainsi, la ville de Bunyakiri compte maintenant une population estimée à environ 10 000 résidents. Les Casques bleus ont protégé les civils en conduisant des opérations et des patrouilles régulières de même qu’en soutenant des dialogues communautaires et des initiatives d’engagement. Avec ce transfert, les Forces armées de la RDC auront l’entière responsabilité d’assurer la sécurité et la protection des civils dans cette zone », a ajouté la même source.
Le transfert de la base de Bunyakiri aux FARDC fait suite à la remise de la base de Kamanyola à la Police nationale congolaise (PNC), le 28 février 2024. Le retrait des troupes de la Monusco du Sud-Kivu, a été approuvé par le gouvernement congolais, dans un mémorandum conjoint, signé le 21 novembre 2023.