Les trois pays africains membres non permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, l’Algérie, le Mozambique et la Sierra Leone, plus la Guyane (A3+), ont réitéré, mercredi dernier, leur position selon laquelle la solution politique reste le moyen le plus viable de rétablir la paix en RDC et dans la région des Grands Lacs.
Au cours du briefing du CS de l’ONU consacré à la crise sécuritaire dans cette région, l’A3+ a exprimé sa profonde préoccupation face à l’intensification des tensions entre Kinshasa et Kigali, exacerbées par les attaques de la milice M23 soutenue par les Forces rwandaises de défense (RDF). Dans leur déclaration commune, lue par le représentant de la Sierra Leone, les 4 Etats ont exigé la fin de toute nouvelle avancée du M23 et appelé à son retrait inconditionnel et immédiat de tous les territoires occupés, comme convenu dans le cadre du processus de Luanda.
Alors que les combats se poursuivent au Nord-Kivu, l’A3+ dit attendre avec impatience la tenue d’un dialogue intercongolais inclusif issu du processus de Nairobi sur la restauration de la paix et de la sécurité dans l’Est de la RDC, comme une opportunité pour les groupes armés de s’engager à nouveau à faire taire les armes, à adhérer au processus de paix en cours et à ouvrir la voie vers une paix, une stabilité et une réconciliation durables en RDC.
« L’A3 Plus souhaite remercier l’Envoyé spécial Huang Xia pour son engagement inébranlable en faveur des efforts de paix régionaux et de la mise en œuvre du cadre du CPS (Accord-cadre d’Addis-Abeba). Nous réaffirmons qu’une solution politique reste le moyen le plus viable de rétablir la paix en RDC et dans la région des Grands Lacs. Pour cette raison, nous restons pleinement favorables à la revitalisation prévue du cadre du CPS et réaffirmons notre soutien à l’indépendance, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale des pays de la région », a déclaré le représentant de la Sierra Leone.
Dans la foulée, l’Algérie, le Mozambique, la Sierra Leone et la Guyane ont réitéré l’importance d’efforts régionaux concertés pour lutter contre l’insécurité persistante dans la région des Grands Lacs. Ils ont souligné ainsi le besoin crucial de coordination et de complémentarité entre les initiatives politiques et militaires en RDC.
« L’A3 Plus croit fermement que le Cadre de paix, de sécurité et de coopération (CPS-F) pour la RDC et la région des Grands Lacs reste un mécanisme stratégique pour résoudre le conflit en promouvant une paix durable et en favorisant le développement et l’intégration économique dans la région. Nous saluons les efforts incessants et les engagements inébranlables des dirigeants régionaux, notamment le Président João Lourenço de l’Angola et l’ancien Président Uhuru Kenyatta du Kenya, pour servir de médiateur entre la RDC et le Rwanda et pour assurer la pleine mise en œuvre des accords de paix existants par toutes les parties au conflit », a précisé le diplomate sierra-léonais.
Plus de 20 ans après la signature de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, l’A3+ a estimé que le moment est désormais venu pour les pays signataires de faire le point sur sa mise en œuvre. Toutefois, ce groupe se dit particulièrement encouragé par les efforts louables des pays de la région pour approfondir leurs engagements bilatéraux et diplomatiques à travers des réunions de commissions permanentes conjointes et des visites de haut niveau, ainsi que par la signature d’accords bilatéraux de commerce et de coopération au développement caractérisés par la confiance mutuelle et respect.