Le président national de l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho), Jean-Claude Katende fulmine contre les USA qui, selon lui, « distraient » les Congolais avec la trêve humanitaire de deux semaines dans l’Est de la RDC, qu’ils ont facilitée, impliquant Kinshasa et Kigali.
Face à l’occupation persistante de pans entiers du Nord-Kivu par l’armée rwandaise et les rebelles du M23, l’activiste de la société civile a fait remarquer à l’administration Biden que le peuple congolais « a besoin de la fin totale de la guerre et non d’une trêve humanitaire de quelques jours ».
Les USA, a-t-il exigé, « doivent demander à leur commissaire de la guerre à l’Est, le Rwanda, de quitter définitivement le Congo ».
Et de s’interroger : « Pourquoi cette trêve intervient quelques jours après que le Rwanda ait pris de nouveaux territoires congolais ? Est-ce pas pour permettre aux Rwanda et M23 de consolider leurs positions, mettant ainsi les FARDC dans une situation de ne pas contre attaquer pour récupérer lesdits territoires? Pourquoi nos autorités acceptent pareille demande? ».
Dans contexte, Jean-Claude Katende a appelé les autorités congolaises à ouvrir les yeux, car « la guerre des minerais à l’Est a été menée par les Américains en passant par le Rwanda ».
Déplorant la dégradation de la situation humanitaire au Nord-Kivu, avec près de 3 millions de personnes déplacées internes, suite aux combats entre l’armée congolaise et la coalition M23-RDF, les USA ont facilité une « trêve humanitaire » qui est entrée en vigueur ce vendredi à minuit.
Cette trêve, approuvée par Kinshasa et Kigali, engage les parties au conflit à baisser les armes afin de permettre le retour volontaire des personnes déplacées et le libre accès des humanitaires aux populations vulnérables. Selon Washington, elle s’étend sur les zones d’hostilité où les civils sont le plus touchés.
A l’issue du Conseil des ministres de ce vendredi, le gouvernement congolais a déclaré que « les FARDC resteront vigilantes pour prévenir toute tentative de violation » de cette mesure par le Rwanda.