La présidente de la République unie de Tanzanie, Samia Saluhu Hassan a succédé, vendredi 16 août, à son homologue zambien, Hakainde Hichilema, à la présidence de l’Organe de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) en matière de la politique, la défense et la sécurité. La remise et reprise a eu lieu lors de la réunion de la Troïka, tenue en marge du 44e sommet de l’organisation régionale à Harare, au Zimbabwe.
Dans son rapport présenté à la Troïka, le président Hakainde qui s’exprimait par visioconférence (n’ayant pas fait le déplacement de Harare « en raison d’affaires nationales urgentes qui nécessitaient notre présence ici chez nous »), a noté que la situation politique et sécuritaire dans la région est généralement restée « stable », malgré certains défis dans quelques États membres, notamment la RDC où la force de la SADC a été déployée depuis décembre 2023 pour appuyer l’armée congolaise dans la traque de la coalition M23-RDF.
« Nous avons remercié leurs excellences pour le soutien inestimable qu’ils nous ont apporté, ainsi qu’à la Zambie, pendant notre mandat en tant que président de l’Organe. L’Organe est l’épine dorsale de la SADC, car il cherche à promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité politique, sans lesquelles le développement socio-économique ne serait pas réalisé dans notre région. Nous avons promis notre plein appui au nouveau président de l’Organe, le président de la République-Unie de Tanzanie, Dr Samia Suluhu Hassan. Nous nous sommes engagés à continuer à jouer notre rôle de président sortant pour le reste de cette année et l’année à venir », a-t-il déclaré.
L’Organe a pour responsabilité de promouvoir la paix et la sécurité dans la région de la SADC. Il agit comme chef de file pour les questions de menace à la paix, à la sécurité et à la stabilité dans la région et fournit aux États membres les orientations à suivre à cet égard. La structure, les opérations et les fonctions de l’Organe sont régies par le Protocole sur la coopération en matière de politique, de défense et de sécurité. Tout comme la présidence du Sommet, où le président zimbabwéen, Emmerson Mnangagwa, a succédé samedi à son homologue angolais, João Lourenço, la présidence de l’Organe est exercée par rotation sur une base annuelle.
Samia Saluhu a pris la tête de l’Organe dans un contexte de crise sécuritaire dans l’Est de la RDC, où Kinshasa accuse Kigali d’agression. Présentant son rapport à la Troïka, le président João Lourenço, médiateur dans ce conflit, a salué les efforts de la région qui, à travers le déploiement de la Mission de la SADC en RDC (SAMIDRC), joue un rôle décisif en soutenant le gouvernement congolais dans la quête de sauvegarder sa souveraineté et son intégrité territoriale.
« Je suis convaincu que cet esprit d’unité, qui est en permanence à la base de nos efforts pour assurer la sécurité, la paix et la stabilité dans notre région, restera inchangé, afin que nous puissions créer les conditions nécessaires à la prise en charge des tâches de progrès, de développement et de bien-être de notre populations », a déclaré le président angolais.
João Lourenço a souligné qu’il continuera à compter sur le soutien, la volonté et la disponibilité de la SADC pour l’aider dans ses efforts de médiation, afin de contribuer au rétablissement de la paix définitive dans l’Est de la RDC.
Le 44e Sommet ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la SADC s’est tenu samedi, sous le thème : « Promouvoir l’innovation pour ouvrir des opportunités de croissance économique et de développement durables vers une SADC industrialisée ».
Cette réunion de haut niveau était l’occasion pour les dirigeants régionaux d’évaluer et de passer en revue les progrès réalisés dans le cadre du programme phare d’intégration de la région, le Plan indicatif régional de développement stratégique (RISDP) 2020-2030, qui vise à promouvoir la paix et la sécurité, la bonne gouvernance, le développement socio-économique et l’intégration dans la région.