Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale du Rwanda, Olivier Nduhungirehe, a justifié mardi la présence des Forces rwandaises de défense (RDF) sur le territoire congolais par la « menace » posée par les FDLR et le discours belliqueux du gouvernement congolais, accusant le président Félix Tshisekedi de vouloir notamment « bombarder Kigali ».
Près d’une semaine après que le chef de l’Etat congolais a réaffirmé sa détermination à défendre la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC face à « l’agression rwandaise », le chef de la diplomatie rwandaise, qui s’est exprimé sur France 24, a affirmé qu’il était « normal » que son pays mette en place des « mesures de défense » pour faire échec au plan de Félix Tshisekedi et se protéger contre les attaques des FDLR qui, selon lui, « ne sont pas seulement soutenues par le gouvernement congolais, mais aussi intégrées dans l’armée congolaise ».
« Ce ne sont pas des troupes, mais des mesures de défense à part entière, et ces mesures sont proportionnelles à la menace des FDLR. A cela s’ajoute, le discours belliqueux du gouvernement congolais et du président Tshisekedi lui-même, qui a annoncé à plusieurs reprises qu’il veut renverser le pouvoir au Rwanda, qu’il veut bombarder Kigali. Et c’est normal que l’Etat rwandais mette en place des mesures de défense pour se prémunir contre un tel danger », a-t-il indiqué.
Toutefois, le Rwanda reste favorable à une solution diplomatique de ce conflit, en prenant compte les revendications des rebelles du M23 défendant la communauté rwandophone de la RDC.
« Cette question doit être réglée politiquement pour trouver une solution définitive à la crise », a souligné Olivier Nduhungirehe, dénonçant des « discours de haine » contre les Tutsi congolais.
Dans une déclaration faite le 25 octobre, le Conseil de sécurité de l’ONU a réaffirmé son soutien indéfectible aux efforts de médiation en cours dans le cadre du Processus de Luanda.
Condamnant les récentes violations du cessez-le-feu par le M23, le CS a souligné l’importance de ces efforts pour inverser l’escalade de la violence dans l’est de la République démocratique du Congo, qui aggrave la sécurité et la stabilité dans la région des Grands Lacs.