L’espoir de sortir de la crise entre la RDC et le Rwanda a pris un coup. Le président rwandais, Paul Kagame, a boycotté le sommet de Luanda, où il était attendu dimanche 15 décembre pour la signature de l’accord de paix avec son homologue congolais Félix Tshisekedi. Le gouvernement rwandais est catégorique : « Sans dialogue RDC-M23, pas d’accord de paix ».
Kagame absent, alors que Tshisekedi était déjà dans la capitale angolaise, la tripartite a été reportée sine die. La diplomatie rwandaise a déclaré que ce report « laisse du temps pour le dialogue proposé par le président de l’Angola, João Lourenço, avec l’ancien président (du Kenya) Uhuru Kenyatta, entre le M23 et la RDC ».
Visiblement, Kigali n’entend rien concéder face à Kinshasa. Le ministre rwandais des Affaires étrangères a exigé que des mesures « sérieuses » soient prises pour faire face aux FDLR. De son avis, la présence du président Kagame à Luanda n’était pas importante parce que la tripartite « n’aurait pas abouti à un accord, en particulier dans le contexte des menaces permanentes des dirigeants de la RDC, de procéder à un changement de régime au Rwanda ».
« Il y a des actions que la RDC peut et doit prendre pour elle-même sans utiliser en permanence le Rwanda comme prétexte pour ne rien faire. Le Rwanda reste prêt à participer à un sommet qui adopterait une voie sérieuse et concrète pour résoudre ces questions en suspens une fois pour toutes », a-t-il déclaré.
Samedi à Luanda, les chefs de la diplomatie rwandaise et congolaise ont discuté du projet d’accord, sous la médiation de leur homologue angolais Tete António. Aucun consensus n’a été trouvé sur un engagement en faveur de pourparlers directs entre la RDC et les rebelles du M23, un préalable soulevé par le Rwanda avant de signer l’accord de paix.
Dans un communiqué, le cabinet de Félix Tshisekedi a fermement condamné « cette nouvelle manœuvre de mauvaise foi qui révèle à nouveau l’absence de volonté réelle du Rwanda à s’engager dans une démarche sincère pour la paix ».
Ce comportement, souligne la présidence congolaise, nuit non seulement à la stabilité régionale, mais constitue également une violation des principes convenus dans le cadre des initiatives internationales et régionales.