Le Conseil de sécurité de l’ONU, qui s’est réuni en urgence dimanche pour discuter de la crise sécuritaire dans l’est de la RDC, a exigé le retrait immédiat des Forces rwandaises de défense (RDF) du territoire congolais, alors que les combats entre l’armée congolaise et les RDF se sont intensifiés aux portes de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.
Dans un communiqué, l’organe exécutif de l’ONU, réitérant son ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la RDC, a condamné fermement les avancées en cours des RDF-M23 au Nord-Kivu, notamment le contrôle de Masisi-Centre et de Sake, et a exprimé de sérieuses inquiétudes concernant les menaces imminentes contre Goma.
« Les membres du Conseil de sécurité ont condamné le mépris flagrant persistant pour la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC, y compris la présence non autorisée dans l’est de la RDC des forces extérieures comme rapporté par le groupe d’experts et ont exigé que ces forces se retirent immédiatement et que le M23 mette la fin de la mise en place des administrations parallèles sur le territoire de la RDC. Ils ont exhorté toutes les parties à respecter scrupuleusement le cessez-le-feu. Ils ont en outre réitéré leur condamnation de l’exploitation illicite systématique des ressources naturelles dans l’est de la RDC, notant que ces actions alimentent le conflit », rapporte l’ONU.
Pour les Nations unies, les avancées de la coalition RDF-M23 représentent une grave violation du cessez-le-feu, exacerbent la grave crise humanitaire et des déplacements dans l’est de la RDC et sapent les efforts visant à parvenir à une solution pacifique et politique durable au conflit par le biais du processus de Luanda.
« Les membres du Conseil de sécurité se sont fait l’écho de la déclaration du Secrétaire général en date du 26 janvier 2025 et ont exigé que l’offensive en cours et les avancées vers Goma cessent immédiatement. Ils ont également appelé le M23 à inverser sans délai son expansion territoriale », ajoute la même source.
En outre, le CS s’est dit profondément alarmé par la persistance d’activités de brouillage GPS à l’appui des opérations du M23 par le Rwanda dans le Nord-Kivu, qui représentent un risque imminent pour la sécurité de l’aviation civile et impactent négativement sur la fourniture de l’aide humanitaire aux populations congolaises.
Ainsi, l’ONU a appelé Kigali à mettre fin aux signalements de brouillage GPS et au déploiement de missiles surface-air, qui menacent la sûreté et la sécurité des soldats de la paix de l’ONU et entravent la mise en œuvre de leur mandat de protection des civils.
Trois Casques bleus ont été tués lors des combats contre les RDF-M23 près de Goma. Le Conseil de sécurité a réitéré que les attaques contre les soldats de la paix pouvaient constituer des crimes de guerre.
Le CS a également souligné que la participation à la planification, à la direction, au parrainage ou à la conduite d’attaques contre les Casques bleus de la MONUSCO constituait une base pour la désignation de sanctions conformément aux résolutions du Conseil de sécurité.