Sans nommer les parties au conflit, ni condamner la violation de l’intégrité territoriale de la RDC, Louise Mushikiwabo, qui s’est dit extrêmement « préoccupée » par la situation sécuritaire dans l’est du territoire congolais, où l’armée rwandaise occupe plusieurs localités, notamment une partie de la ville de Goma, a souligné mardi l’importance de s’attaquer aux causes profondes de ce conflit.
La secrétaire générale de Francophonie, qui n’a jamais dénoncé l’agression rwandaise contre la RDC. Dans sa déclaration faite aujourd’hui, sans faire référence à la présence des RDF au Nord-Kivu, elle exhorté toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier les voies pacifiques pour régler tous les différends qui les opposent, dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi.
« Il est important de s’attaquer aux causes profondes de ce conflit et de leur trouver des solutions durables », a déclaré l’ancienne ministre des Affaires étrangères et de la coopération du Rwanda, tout en encourageant les partenaires régionaux et internationaux, ainsi que toutes les bonnes volontés à intensifier leurs efforts afin de mettre fin à la spirale de la violence qui endeuille dramatiquement les populations de cette région.
Cette crise préoccupe au plus haut point la communauté internationale. Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit mardi soir pour sa deuxième réunion urgente. L’Algérie, qui préside le Conseil en janvier, a convoqué la réunion après que la ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de la Francophonie de la RDC, Thérèse Kayikwamba Wagner, a envoyé une lettre au Conseil le 27 janvier demandant une réunion urgente pour discuter de la détérioration rapide de la situation sécuritaire à Goma et dans ses environs.
Lundi, la Monusco a décrit la situation humanitaire qui s’aggrave à Goma et a averti que les civils sont confrontés à un grave danger en raison de l’escalade des combats. La ville accueille un grand nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI), dont beaucoup sont désormais contraintes de fuir. Les services de base ont été perturbés, aggravant encore la crise humanitaire déjà grave dans la région.