Douche froide pour Paul Kagame. Après le départ de Rishi Sunak du 10 Downing Street, le Rwanda ne peut plus compter sur le Royaume-Uni pour poursuivre sa logique de violence perpétuelle. Le gouvernement de Keir Starmer, qui entend réexaminer le soutien britannique à Kigali, a exigé jeudi le retrait immédiat des Forces rwandaises de défense (RDF) de l’est de la RDC, où elles ont commis des crimes graves.
Avec les Travaillistes, Londres ne cautionne pas la criminalité de Kigali. Sans ambages, la diplomatie britannique vient de condamner l’occupation de Goma et d’autres territoires dans l’est de la RDC par l’armée rwandaise. Pour le Royaume-Uni, cette action menée par l’administration Kagame est une violation « inacceptable » de la souveraineté de la RDC et de la Charte des Nations unies et constitue un « risque fondamental » pour la stabilité régionale.
« Le Royaume-Uni étudie activement les prochaines étapes, aux côtés de ses partenaires internationaux, y compris la possibilité d’une révision de tout son soutien au Rwanda », a annoncé le porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères.
Alors que le Rwanda renforce davantage ses troupes pour conquérir de nouvelles localités, Londres a appelé au retrait immédiat de toutes les forces rebelles du territoire congolais, rappelant que, le 26 janvier, le ministre des Affaires étrangères, David Lammy, a déclaré au président Kagame qu’une attaque contre Goma provoquerait une réaction vigoureuse de la communauté internationale.
« Le 29 janvier, Lord Collins a clairement fait comprendre au haut-commissaire rwandais que les actions du Rwanda dans l’est de la RDC étaient inacceptables et a exprimé sa profonde inquiétude face aux informations selon lesquelles le M23 et les RDF progressent à travers le Sud-Kivu en direction de Bukavu », a-t-il précisé.
Pour trouver une solution durable à ce conflit, le Royaume-Uni a appelé toutes les parties à cesser immédiatement les hostilités, à faciliter l’accès humanitaire et à reprendre des pourparlers diplomatiques « inclusifs », soulignant que leur engagement de bonne foi dans les processus menés par l’Afrique sera essentiel car, soutient Londres, « il ne peut y avoir de solution militaire ».
Dans l’est de la RDC, la situation humanitaire, déjà désastreuse avant la dernière offensive du M23 et des RDF, est désormais critique, a alerté le gouvernement britannique, prévenant que plus de 800 000 personnes, prioritaires en matière d’aide, risquent de ne plus recevoir d’aide alimentaire et nutritionnelle vitale.