Réunis en session extraordinaire vendredi à Malabo, en Guinée équatoriale, dans le cadre du Conseil de paix et de sécurité de l’Afrique centrale (COPAX), les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEEAC ont appelé au retrait immédiat des Forces rwandaises de défense (RDF) du territoire congolais et à la réouverture de l’aéroport de Goma.
Plusieurs dirigeants de la sous-région ont participé à cette session, notamment les présidents Denis Sassou Nguesso du Congo-B, Oligui Nguema du Gabon et Teodoro Obiang Nguema Mbasogo de la Guinée équatoriale ; le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Afrique centrale, Abdou Abarry. Le président Félix Tshisekedi de la RDC y a été représentée par Didier Mazenga, ministre de l’intégration régionale, tandis que Evariste Ndayishimiye du Burundi s’est fait représenter par Albert Shingiro, ministre des Affaires étrangères.
Dans leur déclaration finale, ils ont condamné les attaques armées et les violences du groupe armé M23 soutenu par les Forces rwandaises de défense, qui aggravent la crise humanitaire et alourdissent la statistique des personnes déplacées internes, occasionnant d’innombrables pertes en vies humaines et détruisant les infrastructures communautaires de base.
Ainsi, la CEEAC a demandé aux RDF-M23 de cesser immédiatement leur offensive, de quitter les territoires occupés illégalement et de respecter les couloirs humanitaires.
« Nous appelons au retrait immédiat des Forces de défense rwandaises du territoire congolais, y compris la normalisation de fonctionnement de l’aéroport de Goma en vue de faciliter le retour des membres du Mécanisme de vérification étendue renforcé (MVA) et du Mécanisme de vérification étendue de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) », a déclaré l’organisation sous-régionale, exigeant la création d’un couloir humanitaire sécurisé et la détermination de son mode opératoire, pour le déploiement de l’aide en faveur de la population de Goma et ses environs.
Par ailleurs, la CEEAC a réaffirmé son soutien aux processus de Luanda et de Nairobi, ainsi qu’à l’Accord-cadre d’Addis Abeba de 2013 en vue d’un retour de la paix durable dans l’est de la RDC et dans la sous-région des Grands-Lacs.
« Nous exhortons la RDC et le Rwanda à respecter les engagements pris dans le cadre du processus de Luanda permettant de créer les conditions nécessaires à la convocation d’un sommet du Mécanisme quadripartite (CEEAC, SADC, EAC, CIRGL) sous l’égide de l’Union africaine », a-t-elle ajouté, félicitant le président angolais João Lourenço, médiateur désigné par l’Union africaine en vue de résoudre les tensions politiques, militaires et sécuritaires entre la RDC et le Rwanda, pour ses efforts dans la résolution pacifique et durable du conflit dans l’est de la RDC et lui a renouvelé son soutien inconditionnel pour la poursuite du processus de Luanda.
La CEEAC a également exprimé son soutien à Uhuru Kenyatta, facilitateur de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), pour ses efforts dans le cadre du dialogue entre le gouvernement de la RDC et les groupes armés et l’a encouragé dans la poursuite de sa mission.