La Conférence de Munich sur la sécurité a offert à Félix Tshisekedi la tribune pour exposer à nouveau le rôle présumé de son prédécesseur, Joseph Kabila, dans la déstabilisation de la République démocratique du Congo (RDC), alors que l’armée rwandaise et les rebelles du M23 viennent de conquérir l’aéroport de Kavumu, au Sud-Kivu, après la consolidation de leurs positions au Nord-Kivu.
Devant les participants au principal forum mondial qui discute des défis les plus urgents en matière de sécurité internationale, Félix Tshisekedi a maintenu ses charges contre Joseph Kabila qui, depuis plusieurs mois, vit à l’étranger. Selon lui, c’est le leader du Front commun pour le Congo (FCC) qui est « le vrai commanditaire » de l’agression dont est victime la RDC.
« Je n’ai absolument pas l’impression que l’opposition qui a pris les armes, qui a fomenté avec le Rwanda ce coup contre la République est dans son bon droit. D’ailleurs, la preuve, c’est que le vrai commanditaire se cache. Et le vrai commanditaire de cette opposition, c’est mon prédécesseur, c’est Joseph Kabila. Mais, il ne l’avoue pas, il n’assume pas ses actions », a dénoncé le président congolais, qui a décidé d’écourter son séjour international à la suite de la percée des RDF-M23 au Sud-Kivu.
Dans son intervention, Félix Tshisekedi a accusé le M23 de « massacrer de civils et bombarder les camps de personnes déplacées ». Il a aussi dénoncé l’ingérence rwandaise.
Ce vendredi, le M23 appuyé par l’armée rwandaise a pris le contrôle de l’aéroport de Kavumu. Selon les sources locales, la coalition RDF-M23 tente de conquérir la ville de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu.
« La violence qui sévit actuellement dans l’est de la République démocratique du Congo est à la fois déchirante et injustifiable. L’escalade du conflit, notamment l’occupation de Goma par les forces du M23, a conduit à de graves violations des droits de l’homme, notamment l’utilisation de la violence sexuelle comme arme de guerre et le recrutement d’enfants soldats », a dénoncé jeudi l’eurodéputé Seán Kelly, soulignant que ces actes constituent non seulement une violation du droit international, mais sont également catastrophiques pour les civils innocents pris entre deux feux.
Le Parlement européen a adopté jeudi une résolution qui appelle à des mesures concrètes pour ramener la paix dans la région, notamment l’imposition de sanctions, l’arrêt des transferts d’armes et l’exigence que le Rwanda cesse de soutenir le M23.
Cette résolution envoie, selon Seán Kelly, un message clair : « nous ne tolérerons pas de nouvelles souffrances humaines et nous sommes solidaires du peuple de la RDC dans sa lutte pour la paix et la justice ».