La population congolaise continue de payer un lourd tribut de l’agression rwandaise dans l’est du pays. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a tiré la sonnette d’alarme, lundi 20 octobre, face à l’effondrement du système de santé dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, où les hostilités continuent d’impacter les civils et de dévaster les infrastructures essentielles.
Le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, qui s’est exprimé depuis New York, au nom de l’OCHA, a indiqué que, dans ces deux provinces, 85 % des établissements de santé sont touchés par des pénuries de médicaments, tandis que près de 40 % ont connu un exode du personnel de santé, compromettant davantage la prestation des services.
Au Nord-Kivu seulement, a-t-il expliqué, plus d’un tiers de tous les établissements de santé dans les zones de conflit ont été détruits, pillés ou abandonnés, laissant des millions de personnes avec un accès extrêmement limité aux soins de santé.
« Les installations restantes sont débordées et font face à de graves pénuries de fournitures essentielles, notamment de kits pour les survivants de violences sexuelles, de traitements contre le choléra et de vaccins de routine. Cette situation survient alors que la province lutte contre des épidémies meurtrières. Depuis le début de l’année, les partenaires de santé ont recensé plus de 8 600 cas de choléra, 8 000 cas de variole et plus de 10 500 cas de rougeole, qui ont déjà fait des dizaines de morts », a-t-il déclaré, lors de son point de presse quotidien.
Face à cette situation, l’ONU a appelé à une « action urgente » car, prévient-elle, plus de 6 000 décès évitables pourraient survenir d’ici la fin de l’année. Aussi, a-t-elle ajouté, il pourrait avoir une augmentation potentielle de 40 % de la mortalité maternelle dans les zones les plus durement touchées.
En RDC, le plan d’intervention et de réponse humanitaires, doté de 2,5 milliards $ n’est actuellement financé qu’à hauteur de 16 %, avec 410 millions de dollars reçus à ce jour, alors que les partenaires de l’ONU ont un besoin urgent de 6 millions $ pour se procurer des fournitures essentielles et maintenir ces services vitaux.
« Des mesures urgentes sont nécessaires pour assurer le fonctionnement continu des structures de santé dans toutes les zones touchées par la crise dans l’est de la RDC », a insisté Stéphane Dujarric, soulignant qu’un financement supplémentaire est nécessaire pour éviter une tragédie plus grave.
L’ONU a, par la même occasion, appelé toutes les parties au conflit à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, à protéger les civils et les infrastructures civiles, y compris les établissements de santé, et à garantir un accès sûr et sans entrave à ses partenaires humanitaires.






