La délégation de l’Union européenne (UE) en République démocratique du Congo (RDC) dit avoir appris « avec indignation » le bombardement du chantier de la centrale hydroélectrique de Rwanguba par les rebelles du M23.
Dans la matinée du mardi 16 août 2022, le Parc national des Virunga a été victime d’une violente attaque sur le chantier de construction de la nouvelle centrale hydroélectrique de Rwanguba, dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu.
Selon l’institut congolais pour la conservation de la nature, cette attaque, qui a impliqué des tirs d’artillerie lourde, a entraîné la chute de deux engins explosifs au milieu du chantier qui comprend des installations résidentielles pour les travailleurs et des ateliers de construction.
L’UE condamne « avec la dernière énergie ce sabotage d’un ouvrage d’utilité publique destiné à fournir l’électricité aux habitants du Nord-Kivu ».
« Nous demandons instamment au M23 de déposer les armes et de se retirer des zones occupées. Nous exprimons notre solidarité à la population congolaise, victime de ces exactions, à l’ICCN et à son personnel ainsi que tout notre soutien sans faille aux FARDC », a indiqué l’ambassade de l’UE en RDC.
D’après les communautés locales, les tirs d’artillerie provenaient des positions du M23 situées à moins de 5km du site du chantier. « Aucune victime n’est à déplorer parmi les membres du personnel car les autorités du parc ont pu procéder à une évacuation dès le début de l’attaque. Malheureusement, plusieurs victimes sont décédées dans les villages alentour », a expliqué l’ICCN.
Le Parc natonal des Virunga, situé à l’Est de la RDC, couvre une superficie de 7800 km2 qui inclut les volcans de la chaîne des Virunga au sud et le Mont Rwenzori. Il est frontalier avec le Parc des volcans au Rwanda et le Queen Elizabeth Park en Ouganda.
Créé en 1925, il est le plus ancien parc naturel d’Afrique et figure sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité (UNESCO) depuis 1979. Durant les 30 dernières années, le braconnage et la guerre civile au Congo ont gravement endommagé ses écosystèmes qui sont aujourd’hui en voie de restauration.
Le parc est géré conjointement par l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) et son partenaire « Virunga Foundation ». L’ICCN est l’autorité gouvernementale mandatée pour assurer la gestion des aires protégées à l’échelle du pays. Les agents de l’ICCN assurent leur protection, qui, au parc national des Virunga, inclut aussi celle de l’espèce protégée des gorilles de montagne.
Reagan Ndota