Dans un avenir proche, la force régionale sera déployée dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) pour restaurer la paix, la sécurité et la stabilité. L’accord portant statut de cette coalition des armées de l’Afrique de l’Est a été signé, jeudi 8 septembre 2022, à Kinshasa.
La cérémonie de signature de cet accord a été présidée par le chef de l’Etat congolais, Félix Tshisekedi. C’était en marge des travaux de la commission économique de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), tenus du 7 au 9 septembre.
Le ministre congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula a fait savoir que « le déploiement de cette force se fera en exécution de la volonté politique exprimée par tous les chefs d’État de la communauté, à savoir de régler définitivement la question de la stabilité, de la sécurité et de la paix dans la région des Grands lacs au sein de la communauté ».
Dans la foulée, le chef de la diplomatie congolaise a laissé entendre que la rencontre avec le président Félix Tshisekedi était une occasion pour recevoir de lui des conseils et des directives, en ce qui concerne la matérialisation de l’adhésion de la RDC au sein de la communauté de l’Afrique de l’Est.
Ce qu’il faut savoir de la force régionale
Sa mise en place a été décidée par les chefs d’État de l’EAC. Le général Robert Kibochi, chef des forces de défense du Kenya et président de l’état-major de l’EAC avait présenté un projet de concept opérationnel détaillant les objectifs et les règles d’engagement de cette force, ainsi que les ressources à mettre à la disposition de son commandement.
Le projet de plan de bataille prévoit que la région rassemble entre 6 500 et 12 000 soldats, avec pour mission de « contenir, vaincre et éradiquer les forces négatives » dans l’est de la RDC.
Dirigée par un commandant kényan et basée à Goma, capitale et centre économique du Nord-Kivu, la force de combat opérera dans quatre provinces congolaises (Haut-Uélé, Ituri, Nord-Kivu et Sud-Kivu) avec un mandat renouvelable de six mois et sous réserve d’une revue stratégique des parties tous les deux mois. Le Burundi, le Kenya, le Soudan du Sud, la Tanzanie et l’Ouganda fourniront des troupes qui combattront aux côtés des forces congolaises.
Même si la force conjointe est une nouvelle initiative, son objectif principal sera de renforcer les troupes déjà déployées en RDC au cours des derniers mois. Chaque contributeur aura une mission distincte.
Les soldats ougandais de la force conjointe aideront les FARDC au Nord-Kivu et en Ituri à combattre les Forces démocratiques alliées (ADF), une coalition rebelle ougandaise dont la principale faction a prêté allégeance à l’État islamique.
Les troupes kényanes s’attaqueront à d’autres rebelles présents au Nord-Kivu (le pays fournit déjà des soldats à la force de l’ONU sur place, mais les deux contingents auront des missions distinctes).
Les troupes tanzaniennes et burundaises devraient opérer dans le Sud-Kivu, y officialisant ainsi la présence de l’armée burundaise qui, depuis décembre et avec l’accord tacite de la RDC, combat la milice RED-Tabara dans la région. Enfin, un petit contingent de Sud-Soudanais devrait combattre ce qui reste de l’Armée de résistance du Seigneur dans le Haut-Uélé.
Reagan Ndota