Le contenu de l’adresse du président Félix Tshisekedi à la nation sur la situation sécuritaire dans l’Est du pays, n’a pas rencontré les attentes de certaines organisations de la société civile, dont le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha).
Dans sa réaction, le mouvement pro-démocratie dit ne retenir de ce discours que des « lamentations et incantations absurdes ».
« Alors que le M23 soutenu par le Rwanda et l’Ouganda gagne du terrain en territoire de Rutshuru face à une armée désorganisée, non équipée et peu motivée, Félix Tshisekedi a tenu la nation en haleine pour au final d’autres lamentations et incantations absurdes », a fustigé la Lucha.
Pour cette structure, non seulement le président Tshisekedi « a manqué l’occasion de reconnaître ses graves erreurs à la base de l’aggravation continue de la situation, mais il semble incapable de se ressaisir et poser les actions concrètes pour mettre fin aux violences, aux humiliations et au drame humanitaire ».
Dans la foulée, la Lucha a réitéré ses propositions visant à juguler les violences armées et soulager la souffrance des populations de l’Est.
Il s’agit notamment de rompre les relations diplomatiques avec le Rwanda et l’Ouganda, mettre fin aux opérations conjointes avec toutes les armées étrangeres sans exception, et renforcer les FARDC (vetting du commandement, moyens logistiques, améliorer les soldes et les conditions sociales des militaires et leurs familles, renforcer la discipline.
La Lucha suggère aussi la levée de l’état de siège et rétablir les autorités/institutions civiles afin que tous les militaires s’occupent de la défense du pays plutôt que de faire la politique et le business.
« Réduire drastiquement le train de vie des institutions et affecter les moyens économisés à l’effort de guerre dans l’Est et à l’assistance humanitaire des populations les plus vulnérables. Veuillez à ce que les moyens alloués servent à leur fin et soient gérés avec orthodoxie; DDR: relever l’ex M23 Tommy Tambwe, nommer des animateurs crédibles, et mettre immédiatement en œuvre le DDR afin de donner une porte de sortie sûre aux combattants qui déposent les armes », propose la Lucha.
Le mouvement pro-démocratie demande aux autorités congolaises de saisir sans délai les Nations unies pour demander la création d’un tribunal pénal spécial pour la RDC ou d’un mécanisme internationalisé équivalent devant juger les principaux auteurs congolais et étrangers des crimes graves commis en RDC depuis 1990, y compris ceux documentés par le rapport mapping de 2010.
Il appelle également à la mobilisation tous les moyens possibles pour apporter une assistance humanitaire substantielle aux millions de déplacés de guerres, et mettre en œuvre un programme d’allégement fiscal et de relèvement économique dans les zones en conflit.
Reagan Ndota