Le nouveau président en exercice de l’Union africaine, Azali Assoumani a, dans son discours prononcé samedi à la 36ème session ordinaire de l’Union africaine, plaidé pour une annulation totale de la dette africaine.
Cette mesure va permettre, selon lui, aux Etats africains de relancer l’économie post-covid et de faire face aux impacts de la crise en Ukraine.
« 22 Etats africains sont aujourd’hui, selon la Banque mondiale, en situation de détresse au regard de leur dette, et concentrent une part notable, des mille soixante-quatorze milliards de dollars, de dette extérieure du continent », a déploré le chef de l’Etat comorien.
Le successeur de Macky Sall a estimé que, pour une viabilité de la dette africaine, il est nécessaire de mettre en place un cadre commun de règlement de cette dette, « qui sera plus inclusif, y intégrant les créanciers bi et multilatéraux, et aussi les créanciers privés, avec un soutien renforcé du FMI ».
« Nous saluons, dans ce sens, le rôle important qu’a joué la Directrice générale du FMI, Madame Kristalina Georgieva, qui, ces dernières années, a soutenu les pays africains, notamment en matière de gestion et de restructuration de la dette mais aussi de coordination, entre les créanciers bilatéraux, à travers l’Initiative de suspension, du service de la dette et le cadre commun », a-t-il déclaré.
Azali Assoumani a fait remarquer que la crise ukrainienne génère aussi une insécurité alimentaire très préoccupante.
« Par son acuité, elle menace de renvoyer le continent, à des scénaris de malnutrition ou de famine, d’une ampleur inégalée, depuis le début de ce siècle », a-t-il alerté.
Selon lui, si l’on y rajoute les insuffisances du capital humain africain, à commencer par l’éducation et la formation des jeunes, la santé mais aussi l’accès à l’eau et à l’électricité, « l’Afrique risque de voir ses principales avancées être remises en cause ».
Face à cette situation, il a appelé à des politiques concertées, au niveau national, régional et continental pour créer le mouvement vertueux qui permettra de sortir de l’ornière.
Le président de l’UA a invité aussi les partenaires européens à mobiliser massivement le fonds de partenariat, de 150 milliards d’euros, mis en place lors du sommet Union européenne-Union africaine, de février 2022, pour appuyer l’Afrique.
Reagan Ndota