Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres dit être profondément convaincu que la plus grande injustice qui existe aujourd’hui au Conseil de sécurité est l’absence d’au moins un membre permanent africain.
Le Conseil de sécurité est l’un des six organes principaux des Nations unies. Il constitue un conseil restreint de pays membres de l’organisation veillant au maintien de la paix et de la sécurité dans le monde.
Cet organe est composé de quinze membres, dont cinq permanents historiquement, les vainqueurs de la seconde guerre mondiale (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie) et dix membres non permanents élus pour deux ans par l’Assemblée générale, en tenant compte de la répartition géographique.
Pour le patron de l’ONU, qui s’exprimait devant la presse, en marge du 36e sommet de l’UA à Addis-Abeba, « il serait essentiel d’avoir une présence africaine plus forte au Conseil de sécurité, à savoir avec un membre permanent ».
Cependant, précise Guterres, « c’est une décision qu’il appartient aux États membres de prendre. Ainsi, le secrétaire général n’a pas le pouvoir de mettre en œuvre un tel programme », a-t-il dit.
Il a rappelé que lorsque le Conseil de sécurité a été formé, très peu de pays africains étaient indépendants. « Nous avons donc aujourd’hui un Conseil de sécurité qui correspond à une réalité qui n’est plus la réalité du monde d’aujourd’hui », a-t-il ajouté, déplorant le fait que l’Afrique a été doublement victime du colonialisme.
« Premièrement, elle a été victime du colonialisme à cause de ce que le colonialisme a signifié sous tous ses aspects, de l’esclavage à tous les autres aspects. Mais deuxièmement, elle a été victime du colonialisme parce que les pays n’ont accédé à l’indépendance que lorsque les institutions de Bretton Woods existaient déjà, lorsque le Conseil de sécurité était déjà formé », a-t-il expliqué.
Les dirigeants africains militent pour que cette injustice soit réparée. Les présidents Félix Tshisekedi et Macky Sall ont, à maintes reprises, plaidé pour l’octroi d’un siège permanent à l’Afrique au Conseil de sécurité et au G20. Ce combat est soutenu notamment par le Japon.
Dans ce cadre, la réforme du système financier international est aujourd’hui soulevée. Guterres a affirmé qu’il serait également important que l’Afrique ait un rôle plus fort, un poids plus fort dans les institutions de Bretton Woods et les autres institutions internationales multilatérales qui ont été formées avant que le continent africain ne soit entré dans la course à l’indépendance.
Reagan Ndota