« Notre lutte doit continuer jusqu’à ce que les peuples rwandais commencent à faire pression, parce que je crois que les jeunes rwandais ne peuvent pas accepter d’être des prisonniers dans la région », cette déclaration faite par Evariste Ndayishimiye, champion de l’Agenda jeunesse, paix et sécurité de l’Union africaine, lors de sa rencontre avec les jeunes congolais dimanche 21 janvier à Kinshasa, suscite la colère du gouvernement rwandais, qui la considère comme un appel au renversement du régime Kagame.
Entre Gitega et Kigali, les relations sont très tendues. Le Burundi a fermé toutes ses frontières terrestres avec le Rwanda, l’accusant d’abriter et de soutenir les rebelles burundais.
Ce lundi soir, le gouvernement rwandais a déploré les propos tenus par Evariste Ndayishimiye dans la capitale congolaise, les qualifiant « d’incendiaires et anti-africains ».
L’administration Kagame accuse le président burundais d’inciter « à la division entre les Rwandais et à compromettre davantage la paix et la sécurité dans la région des Grands Lacs ».
« Le fait qu’un dirigeant d’un pays voisin agisse ainsi, à partir d’une plate-forme de l’Union africaine, est profondément irresponsable et constitue une violation flagrante de la Charte de l’Union africaine », dénonce Kigali.
Pour les autorités rwandaises, il est « troublant » de voir quiconque tenter de saper les progrès accomplis au Rwanda, en appelant les jeunes rwandais à renverser leur gouvernement.
Présenté par plusieurs rapports comme le principal déstabilisateur de la région, le Rwanda affirme qu’il n’a aucun intérêt à créer un conflit avec ses voisins et rassure qu’il continuera de travailler avec des partenaires de la région et au-delà pour favoriser la stabilité et le développement continu.
Gitega dénonce une manipulation
Selon le diplomate burundais Willy Nyamitwe, il n’a jamais été question de renverser un quelconque gouvernement.
« Son excellence Evariste Ndayishimiye n’a jamais évoqué cela, mais a émis le souhait de voir les jeunes du Rwanda, au même titre que d’autres jeunes, participer aux réunions sur la paix et la sécurité dans la région », a-t-il expliqué.