Une décennie après la signature de l’accord-cadre d’Addis-Abeba pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région, les résultats sont mitigés.
Le non-respect des engagements par les pays de la région a davantage été la norme que l’exception, et la mauvaise foi a caractérisé le suivi réservé à la mise en œuvre de l’accord-cadre, notamment dans le chef du régime de Kigali, a regretté le prix Nobel de la paix 2018.
« Les pays voisins ont impunément poursuivi leurs atteintes aux principes de base du droit international en violant la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC et en intervenant directement et/ou en apportant leur soutien aux groupes armés pour piller et exploiter les ressources minières dont regorgent l’Est du pays », a dénoncé Denis Mukwege.
Face à cette situation, Mukwege soulève la nécessité d’une mobilisation politique internationale, l’adoption de sanctions et d’une politique de conditionnalité de l’aide.
Dans ce cadre, il a appelé l’Union européenne (UE) à nommer un envoyé spécial pour la région des Grands Lacs pour maximiser les potentialités du nouvel engagement stratégique européen dans la région.
« Nous prenons également acte de la sratégie renouvelée de l’UE pour la région des Grands Lacs : soutenir la transformation des causes profondes de l’instabilité en perspectives communes, adoptée par le Conseil européen ce 20 février, qui rappelle l’importance stratégique de la région et son potentiel rôle moteur pour l’ensemble du continent africain. Cette nouvelle stratégie place l’emphase sur la recherche de la paix durable, le respect de la souveraineté et de l’intégrité des États et sur l’importance de transformer le trafic des ressources naturelles en vecteur pour un commerce responsable et un développement durable », a-t-il dit.
Pour Denis Mukwege, il faut impérativement que les Etats-Unis d’Amérique, l’UE, la France, le Royaume-Uni et d’autres partenaires adoptent des sanctions politiques et économiques, et suspendent leur assistance militaire au Rwanda tant qu’il soutiendra le M23 et agressera la RDC.
« C’est le seul langage qui entrainera des effets concrets et mettra fin à l’ingérence rwandaise à l’Est du Congo », a-t-il souligné, rappelant que les demandes et exhortations « ne sont ni compris ni respectés par le régime de Kigali ».
Reagan Ndota