48 heures après la violation du cessez-le-feu dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) par les rebelles du M23 appuyés par l’armée rwandaise, la France qui avait menacé de prendre des sanctions en cas de non-respect de la décision prise par les dirigeants régionaux vient de réagir. Paris n’est pas passé à l’acte. Au contraire, ce sont les appels et recommandations qui se poursuivent.
L’annonce du président Emmanuel Macron faite à Kinshasa reste donc lettre morte. La cheffe de la diplomatie française a, dans un communiqué signé jeudi 9 mars par sa porte-parole, appelé la milice qui opère aux côtés de l’armée rwandaise à respecter ses engagements.
« Face à la dégradation de la situation humanitaire, la France appelle chacun, et en particulier le M23, à respecter ses engagements et à respecter strictement le cessez-le-feu. Elle réaffirme son attachement à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la RDC », a-t-elle dit.
En violation du cessez-le-feu prévu mardi 7 mars, les M23/RDF ont attaqué les positions des FARDC à Karuba, sur l’axe Kibirizi-Rwindi ainsi que sur l’axe pont Mabenga-Rwindi, a dénoncé l’armée congolaise.
A la place des sanctions, la France annonce qu’elle apportera une aide humanitaire de 34 millions d’euros, dont 20 millions dédiés aux besoins essentiels des populations les plus vulnérables à Goma et dans les environs dans des domaines tels que l’accès à l’eau et l’assainissement, la sécurité alimentaire et la nutrition, la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale ainsi que l’aide à destination des personnes déplacées.
« Cette aide sera mise en œuvre par les Nations unies et des organisations non gouvernementales œuvrant sur le terrain », a indiqué le ministère des Affaires étrangères de la France, précisant par ailleurs que, dans le cadre du pont aérien humanitaire civil mis en place par l’Union européenne, le gouvernement français à travers le Centre de crise et de soutien (CDCS) du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères coordonne l’envoi de fret d’urgence dans un premier avion qui partira aujourd’hui du Danemark.
« Ce sont près de 20 tonnes de fret humanitaire français, auxquelles s’ajoutent 20 tonnes de matériel médical fourni par l’UNICEF, qui seront acheminées dans ce premier avion », a expliqué la porte-parole de la diplomatie française.
Le fret français est composé notamment d’abris d’urgence offerts par le Centre de crise et de soutien, 400 tentes familiales permettant de prendre en charge 2000 personnes et 400 kits d’hygiène, ainsi que de près de 2,5 tonnes de médicament offertes par l’association TULIPE.
Les soutiens apportés par la France et l’Union européenne permettent de réaffirmer notre solidarité avec la RDC, a-t-elle souligné.