Le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné vendredi le soutien militaire étranger apporté aux rebelles du M23 dans l’Est de la RDC, sans nommer explicitement le Rwanda, alors que son groupe d’experts a, dans ses différents rapports, a apporté des preuves irréfutables de la présence des Forces rwandaises de défense (RDF) sur le territoire congolais.
Selon des sources onusiennes contactées par Afriquactu.net, ce sont les délégations américaine et française qui ont, lors des discussions sur la rédaction du communiqué du Conseil de sécurité, proposé qu’on ne pointe pas nommément le Rwanda et la RDC « pour leur soutien respectivement au M23 et aux FDLR, pour ne pas alimenter les tensions ».
Ainsi, le document final, publié vendredi, exige vaguement la cessation du soutien extérieur au M23 et le retrait immédiat du territoire congolais. Inversement, il condamne le soutien des forces militaires, sans les nommer, aux rebelles rwandais des FDLR.
« Les membres du Conseil de sécurité ont condamné le soutien militaire étranger apporté au M23 et à tout autre groupe armé opérant en République démocratique du Congo et ont exigé la cessation de ce soutien et le retrait immédiat de toute partie extérieure de ce type de la République démocratique du Congo. Ils ont exprimé leur profonde préoccupation face aux rapports du Groupe d’experts sur la République démocratique du Congo sur le soutien militaire étranger au M23 et les interventions militaires directes sur le territoire de la République démocratique du Congo. Ils ont également condamné le soutien, notamment apporté par les forces militaires, à certains groupes armés comme les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et ont exigé la cessation de ce soutien », rapporte ledit communiqué.
Par la même occasion, le Conseil de sécurité a exprimé son inquiétude face au nombre de personnes déplacées internes dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, et a appelé tous les donateurs à accroître leur soutien en réponse au Plan de réponse humanitaire 2024.
Face à cette situation, le CS de l’ONU a appelé toutes les parties, en particulier le M23 et les groupes armés congolais, à permettre, conformément au droit international, y compris le droit international humanitaire applicable, et conformément aux principes directeurs de l’aide humanitaire, un accès humanitaire sûr, rapide et sans entrave à ces personnes dans le besoin et à s’abstenir de toute violence contre les civils