Les représentants de la société civile congolaise qui ont échangé vendredi avec la délégation du Conseil de sécurité de l’ONU ont demandé à cet organe « de remédier à la situation (sécuritaire) et d’exhorter le Rwanda à cesser son soutien au M23 ».
Les rebelles du M23 soutenus par l’armée rwandaise occupent quelques localités dans la province du Nord-Kivu. Pour la société civile qui a décrit la situation humanitaire désastreuse dans l’Est de la RDC et ses effets sur les femmes et les enfants, l’ONU doit s’impliquer davantage pour mettre fin à cette agression.
Au cours des échanges avec les membres du Conseil de sécurité, la société civile a plaidé pour son implication dans les discussions sur la transition de la MONUSCO. Les représentants des organisations citoyennes ont aussi exprimé leur déception que la résolution 2666 ne contienne qu’une seule référence aux organisations de la société civile, même si elles faisaient partie du processus de développement du plan de transition.
« Ils ont également exprimé leur mécontentement que leur suggestion de revoir le programme gouvernemental de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS) pour les ex-combattants n’ait pas été acceptée », rapporte une note de l’ONU.
Pour leur part, les membres du Conseil de sécurité ont réitéré leur demande aux groupes armés de cesser toutes les hostilités et d’engager le dialogue avec le gouvernement congolais ; « que tous les groupes armés étrangers se retirent ; et pour la fin de tout soutien extérieur aux groupes armés opérant dans l’Es de la RDC ».
Aussi, la délégation onusienne a-t-elle exprimé son soutien aux initiatives régionales en cours, soulignant la nécessité de mettre en œuvre les décisions adoptées dans le cadre des processus de Nairobi et de Luanda.
Concernant les prochaines élections, les représentants de la société civile ont souligné la nécessité de promouvoir une participation significative des femmes et ont partagé leurs préoccupations concernant l’atmosphère politique tendue dans le pays et le manque de confiance dans les institutions publiques et le gouvernement congolais.
Après Kinshasa, les membres du Conseil se rendent ce samedi à Goma, au Nord-Kivu, pour évaluer la situation sécuritaire et humanitaire sur le terrain. Ils devraient rencontrer les autorités provinciales, les représentantes des groupes de femmes de la société civile du Nord-Kivu, les personnes déplacées internes et les acteurs régionaux présents en RDC.