Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell Fontelles s’est exprimé vendredi 7 avril à l’occasion de la commémoration du génocide rwandais perpétré en 1994. Il a félicité le peuple rwandais « pour leur détermination à se réconcilier ».
Le 7 avril 1994, la Radio Télévision Libre des Mille Collines (RTLM) diffusa une émission attribuant la responsabilité de l’assassinat de Juvénal Habyarimana, président du Rwanda, et de Cyprien Ntaryamira, président du Burundi, au FPR de Paul Kagame soutenu par l’Ouganda, et à un contingent de soldats de l’ONU, et commença à inciter les Hutus à éliminer les « cafards tutsis ».
« Aujourd’hui, nous commémorons la Journée internationale de réflexion sur le génocide de 1994 contre les Tutsi. Nous félicitons le Rwanda et son peuple pour leur détermination à se relever de leurs cendres, à reconstruire le pays et à se réconcilier », a déclaré Josep Borrell Fontelles, haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-président de la Commission européenne.
Si l’absence d’un engagement résolu de la part de certains partis rwandais en faveur d’une réconciliation posait problème, ce drame fut exacerbé par la réaction incertaine de la communauté internationale. La capacité des Nations unies de réduire les souffrances humaines au Rwanda était grandement limitée par la réticence des Etats membres à réagir face aux nouvelles circonstances en place dans le pays en renforçant le mandat de la MINUAR et en envoyant des contingents supplémentaires.
Le 22 juin, le Conseil de sécurité autorisa des forces françaises à mener une opération humanitaire. Cette mission, appelée Opération Turquoise, permit de sauver des centaines de civils dans le sud-ouest du Rwanda, mais elle aurait également permis à des soldats, des responsables et des miliciens impliqués dans le génocide de fuir le Rwanda en passant par des zones contrôlées par ces forces. Dans d’autres régions, les tueries se poursuivirent jusqu’au 4 juillet 1994, date à laquelle le FPR prit le contrôle militaire de tout le territoire rwandais.
Cette crise est à l’origine de la déstabilisation de la partie orientale de la République démocratique du Congo qui, jusqu’aujourd’hui, peine à retrouver la stabilité.