Le commandant de la Force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EACRF) a jeté l’éponge alors que ses troupes déployées dans l’Est de la RDC font l’objet de critiques suite à leur inaction face à l’activisme des rebelles du M23 soutenus par l’armée rwandaise.
Kinshasa qui insiste sur une force offensive afin d’imposer la paix dans cette région a ouvertement dénoncé la passivité des troupes dirigées par le général kenyan, Jeff Nyagah. En février dernier, le président de l’Assemblée nationale de la RDC, Christophe Mboso avait prévenu que « si dans un délai raisonnable la Force de l’EAC n’arrive pas à nous soutenir contre l’agresseur, nous demanderons au commandant suprême de prendre la décision qui s’impose ».
L’imbroglio autour du mandat de cette coalition des armées est-africaines ne favorise pas la résolution de la crise sécuritaire.
Dans une correspondance adressée au secrétaire général de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), le général Jeff Nyagah a annoncé sa démission. Il a motivé sa décision notamment par « la menace pour sa sécurité ».
« Le Commandant de la Force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EACRF) vous présente ses compliments l’honorable secrétaire général de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et a le plaisir de vous informer de ma sortie de la zone de mission en raison d’une menace pour ma sécurité et un plan systématique pour contrecarrer les efforts de l’EACRF », a-t-il écrit à Peter Mathuki.
Selon l’officier kényan, il y a eu une tentative d’intimider sa sécurité à son ancienne résidence en déployant des sous-traitants militaires étrangers (mercenaires) qui ont placé des dispositifs de surveillance, piloté des drones et effectué une surveillance physique de sa résidence au début de janvier 2023, l’obligeant à déménager.
Jeff Nyagah charge Kinshasa
Le général Kenya accuse le gouvernement congolais de saboter les efforts de la Force régionale. Il a évoqué notamment de « fausses accusations » selon lesquelles ses troupes sont complaisantes à l’égard du M23.
« Ceci est encore renforcé par la pression actuelle du gouvernement de la RDC pour que le FC tourne tous les trois (3) mois, ce qui n’était pas prévu dans le mandat actuel. De plus, la récente suspension du compte Facebook de l’EACRF est une indication d’un éventuel sabotage des efforts de la Force régionale », a-t-il dénoncé.
Le désormais ex-commandant de la Force régionale a souligné que cette situation est également aggravée par le fait que le gouvernement de la RDC n’a pas payé les frais administratifs, y compris les bureaux du quartier général de la force, le logement des officiers d’état-major, l’électricité ainsi que les salaires du personnel civil conformément à l’article 9 (c) et (d) de l’accord sur le statut de la force (SOFA ).