La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) se dit « écœurée » de constater que beaucoup de manifestants ont marché, samedi 20 mai à Kinshasa, avec les armes blanches (machettes, bâtons, pierres…) au vu et au su de la police sans être interpellés.
La majorité et l’opposition étaient dans la rue samedi. Ces manifestations autorisées par l’autorité urbaine a essentiellement dégénéré dans l’itinéraire choisi par les opposants. Plusieurs bavures policières ont été enregistrées, alors que les jeunes du parti présidentiel, UDPS, ont été encadrés.
Pire encore, dénoncent les évêques catholiques, certains éléments de la Police nationale congolaise « étaient porteurs des mêmes outils de violence qu’ils échangeaient visiblement avec des individus en tenue civile, dont certains portaient le dorsal B.S.U ou Brigade spéciale de l’UDPS, Force du progrès ».
« Avec une telle complicité affichée publiquement, on se demande si cette Brigade spéciale n’est pas une milice officiellement entretenue », a déclaré le secrétaire general de la CENCO, Monseigneur Donatien Nshole.
Aussi, la CENCO a déploré le fait que le gouvernement de la ville de Kinshasa a autorisé ces marches le même jour et pratiquement aux mêmes heures, « surtout le fait d’avoir changé verbalement l’itinéraire prévu par l’opposition politique à peine 24 heures avant. Ce qui frise une provocation dans la mesure où ce changement était de nature à perturber la planification des organisateurs« .
La marche de l’opposition avait pour but de protester contre « la préparation de la fraude électorale, l’insécurité grandissante et la vie chère ». La répression policière a occasionné plusieurs blessés. Une situation condamnée notamment par le Prix Nobel de la paix, Denis Mukwege.