L’opposition congolaise maintient la pression pour obtenir un processus électoral crédible et transparent. Après sa marche réprimée samedi dernier par la police, elle est à nouveau dans la rue ce jeudi pour protester contre la fraude électorale. Cependant, la police empêche les manifestants d’atteindre le siège de la CENI.
Appuyés par leurs militants, les opposants Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Delly Sesanga et Augustin Matata, tiennent à se rendre devant le siège de la centrale électorale quadrillée par les policiers. Des forces de l’ordre ont été déployés pour appliquer la décision du gouvernement de Kinshasa refusant de prendre acte de cette manifestation.
Se confiant à la presse, Martin Fayulu, un des leaders de l’opposition, a affirmé qu’ils continueront à résister pour faire échec à une nouvelle fraude électorale qui serait en train d’être préparée par la CENI en faveur du président Félix Tshisekedi.
« Nous avons décidé de faire un sit-in devant le bureau de la CENI, nous sommes en sit-in. Je crois qu’ils ont compris le message ! Nous sommes là pour dire à la CENI, principalement à Monsieur Kadima et à toute son équipe que, nous n’accepterons pas une nouvelle fraude électorale, nous n’acceptons pas son fichier électoral boutiqué et fabriqué pour faire passer Félix Tshisekedi (pour un deuxième mandat Ndlr). Nous sommes là pour ça, nous continuons à résister. Donc, s’il pense qu’il va passer par la force, il va consommer l’argent des contribuables congolais comme il l’entend et qu’il va encore aujourd’hui faire garder à Félix Tshisekedi le poste qu’il a usurpé, nous disons Non ! C’est la vérité des urnes qui doit prévaloir », a déclaré le président de l’ECiDé.
Le gouvernement provincial a interdit la tenue des manifestations dans cette partie de la ville consacrée « zone neutre ». Cependant, pour le sit-in de l’opposition, le vice-gouverneur a demandé aux organisateurs de constituer une délégation ne dépassant pas dix personnes pour déposer leur mémorandum à la CENI. Ce rejette l’opposition.
Dans sa réaction, le mouvement citoyen Lucha a fait remarquer que « l’obstruction du sit-in de l’opposition devant la CENI est une entrave aux libertés constitutionnelles comme l’étaient la répression du 20 mai félicitée par Tshisekedi et l’interdiction à Moïse Katumbi de circuler dans son pays ».