Interpellé jeudi à la Chambre des représentants de Belgique sur l’agression rwandaise contre la RDC, Alexander De Croo, Premier ministre belge, a annoncé que son gouvernement est prêt à travailler ensemble avec l’Union européenne (UE) pour établir une liste des sanctions individuelles visant les personnes impliquées dans la déstabilisation de la RDC.
Devant les Parlementaires préoccupés par la poursuite des opérations militaires rwandaises sur le territoire congolais, De Croo a indiqué ce conflit armé a été au centre de l’entretien qu’il a eu mercredi à Bruxelles avec le président congolais, Félix Tshisekedi. Reconnaissant que la situation au Nord-Kivu est « dramatique », le chef du gouvernement belge a brandi le spectre des sanctions ciblées contre le Rwanda.
« J’ai eu l’occasion hier de m’entretenir pendant une heure avec le président Félix Tshisekedi, qui était de passage à Bruxelles. J’ai eu l’occasion d’aborder trois thèmes : la situation dans l’Est de la RDC, la convention avec la Commission européenne et les perspectives pour sa législature. Comme vous l’avez tous indiqué, la situation dans l’Est de la RDC est dramatique depuis bien trop longtemps. Il y a trop de victimes civiles qui sont complètement innocentes… J’ai indiqué que la Belgique est prête à étudier des sanctions individuelles par rapport à des gens démontrés coupables des violences dans l’Est de la RDC. On est prêt à travailler ensemble avec l’Union européenne pour établir une liste d’individus sur lesquels des sanctions pourrait porter », a-t-il déclaré.
Alors que certains Congolais estiment que l’ancienne métropole entretient « un silence complice », Alexander De Croo a rappelé que la Belgique a toujours été très claire : « on demande que le Rwanda cesse tout soutien au M23 et retire immédiatement toute sa présence sur le territoire congolais ».
« Soyons clairs : les combats doivent s’arrêter le plus vite que possible », a souligné le Premier ministre belge qui appelle aussi la RDC à démontrer qu’elle ne soutient pas les milices dans la région.
Kinshasa attend toujours des sanctions contre Kigali. A l’issue de son entretien mercredi avec Alexander De Croo, Félix Tshisekedi a indiqué que les sanctions sont « la seule chose qui pourrait faire reculer le dictateur Paul Kagame ».