La ville de Bunagana, frontalière de l’ l’Ouganda, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), totalise une année sous occupation des rebelles du M23 et l’armée rwandaise, qui sont accusés d’avoir commis des meurtres, des viols et d’autres crimes de guerre.
Selon Human Rights Watch, une ONG internationale, « les meurtres et viols commis sans relâche par le M23 sont favorisés par le soutien militaire que les commandants rwandais apportent au groupe armé rebelle ».
Contrairement à Kigali qui continue de rejeter toute implication dans la déstabilisation de la RDC, HRW a confirmé que l’armée rwandaise a déployé des troupes dans l’Est de la RDC pour fournir un soutien militaire direct au M23, l’aidant à étendre son contrôle sur le territoire de Rutshuru ainsi que sur le territoire de Masisi voisin.
« Depuis la fin de l’année 2022, les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda ont perpétré des exécutions illégales, des viols et d’autres crimes de guerre manifestes dans l’est de la République démocratique du Congo. Des attaques par armes explosives menées dans des zones habitées de la province du Nord-Kivu ont tué et blessé des civils, endommagé des infrastructures et exacerbé une crise humanitaire déjà catastrophique. Des groupes armés opposés au M23 ont également commis des viols », a condamné l’ONG internationale.
Face à cette situation, HRW demande au Conseil de sécurité des Nations Unies d’ajouter les dirigeants du M23, ainsi que les responsables rwandais qui soutiennent ce groupe armé responsable d’abus, à sa liste des cibles des sanctions.
Aussi, cette organisation appelle la RDC et le Rwanda à « traduire en justice les commandants du M23 pour leurs crimes, ainsi que tout responsable rwandais qui les soutient ».
« Le comité des sanctions de l’ONU devrait immédiatement chercher des informations supplémentaires sur les dirigeants du M23 et les officiers militaires rwandais en vue d’adopter des sanctions ciblées contre eux », a-t-il indiqué.
HRW appelle également l’UE et d’autres acteurs à maintenir et étendre les sanctions contre les hauts commandants du M23, les dirigeants d’autres groupes armés et les responsables supérieurs de toute la région qui ont été reconnus responsables ou complices d’abus graves commis récemment par leurs forces ou par ceux qui se trouvent sous leur commandement.