Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres s’est exprimé mercredi au briefing du Conseil de sécurité portant sur les valeurs de la fraternité humaine dans la promotion et le maintien de la paix. Il a averti que la haine est un catalyseur de polarisation et de radicalisation et un vecteur d’atrocités criminelles. Dans la foulée, il a déploré les campagnes de désinformation qui menacent la sécurité des soldats de la paix, notamment en RDC et RCA.
Les menaces à la paix prennent, dit-il, de nombreuses formes, de la compétition pour le pouvoir et les ressources, aux violations des droits de l’homme et à la faiblesse de la gouvernance, à l’extrême pauvreté, aux inégalités et à la marginalisation qui engendrent le désespoir.
Selon Antonio Guterres, même l’ONU n’est pas à l’abri de cette menace, citant un sondage mené en 2022 parmi les Casques bleus, qui révélait que 75% d’entre eux considéraient leur sécurité et leur sûreté comme étant directement menacées par la mésinformation et la désinformation.
« En République démocratique du Congo et en République centrafricaine, des discours de haine ont été utilisés pour diffamer les minorités et des campagnes de désinformation ont diffamé et menacé les soldats de la paix et les travailleurs humanitaires de l’ONU… La liste est longue et elle s’allonge. La haine est un danger pour tout le monde, et donc, la combattre doit être un travail pour tout le monde. Nous devons collectivement renforcer nos défenses », a-t-il déclaré.
Dans ce cadre, le Conseil de sécurité a adopté une résolution condamnant lla mésinformation, la désinformation et les incitations à la violence dirigées contre les opérations de maintien de la paix des Nations unies dans le but de nuire à leur sécurité ou à leur capacité de s’acquitter de leurs mandats.
L’ONU a demandé également à ses missions de maintien de la paix et missions politiques spéciales de surveiller la situation en ce qui concerne les discours de haine, le racisme et les actes d’extrémisme qui nuisent à la paix et à la sécurité.
Par ailleurs, le Conseil de sécurité a exhorté les Etats et les organisations internationales et régionales à condamner publiquement la violence, les discours de haine et l’extrémisme motivés par la discrimination, notamment celle fondée sur la race, l’origine ethnique, le genre, la religion ou la langue, dans le respect du droit international applicable, y compris le droit à la liberté d’expression.
Antonio Guterres va présenter d’ici au 14 juin 2024, dans le cadre d’une séance publique sur le « maintien de la paix et de la sécurité internationales », un exposé oral sur l’application de cette résolution dans le contexte des situations de transition vers la paix dont il est saisi.