A Kinshasa, capitale de la RDC, la liberté de manifestation, un droit fondamental, semble être en péril. Après les répressions brutales des manifestations organisées en mai dernier par l’opposition, le gouverneur Gentiny Ngobila refuse à nouveau de prendre acte de la tenue de deux activités des partis ECiDé, Ensemble pour la République, LGD et Envol.
Prévu le 17 juin au terrain Sainte-Thérèse dans la commune de N’djili, Est de Kinshasa, le meeting de l’opposition n’aura pas lieu. Le gouverneur Ngobila qui a été saisi depuis le 29 mai n’a pas pris acte de cette activité. Il a justifié sa décision par le fait que, le lieu choisi a été accordé pour la même date à une autre organisation.
Cette décision a été annoncée aux partis des opposants Fayulu, Katumbi, Matata et Sesanga, 16 jours après le dépôt de leur lettre, alors que le décret-loi portant réglementation des manifestations et des réunions publiques dispose que l’autorité n’a que 5 jours pour répondre à la requête car, le dépassement de délai emporte respectivement la prise d’acte et l’octroi d’office de l’autorisation.
« Je ne saurai prendre acte de votre activité sur le site sollicité et à la date proposée pour le simple fait que celui-ci est déjà réservé et accordé pour la même date à une autre organisation, tenant compte du principe de l’antériorité afférente aux manifestations publiques », a décidé le gouverneur de Kinshasa, suggérant aux opposants de décaler leur activité pour le 24 juin.
La deuxième activité interdite est la marche projetée par ces mêmes partis le 21 juin, laquelle devrait partir du quartier 3 dans la commune de Masina en passant par le Boulevard Lumumba pour chuter à la place Saint Raphaël, 1ère rue Limete.
Pour cette marche, le gouverneur Ngobila a été saisi depuis le 1er juin. Dans sa réponse qui intervient 13 jours après, l’autorité urbaine a motivé sa décision par la violation de son arrêté instituant des zones neutres où aucune manifestation politique ne peut être organisée. Il a par ailleurs demandé aux opposants de choisir un autre itinéraire.
A six mois des élections générales, la situation politique est très tendue en RDC où l’opposition accuse le pouvoir en complicité avec la CENI de préparer la fraude électorale. Des manifestations organisées pour exiger des élections transparentes et crédibles ont été réprimées violemment, suscitant des réactions de la communauté internationale.
L’Union européenne, les USA et l’ONU avaient condamné l’usage disproportionné de la force par la police. Les autorités congolaises ont été invitées à garantir la liberté de manifestation garantie notamment par la Constitution de la RDC.