Le représentant permanent de la France auprès de l’ONU, Nicolas De Rivière, a appelé à accorder la priorité à l’aboutissement des processus de paix de Nairobi et de Luanda afin de stabiliser l’Est de la RDC. Il a lancé cet appel lundi au cours du briefing du Conseil de sécurité consacré à la situation générale en RDC.
Pour la France, les consultations doivent se poursuivre pour désarmer et démobiliser les groupes armés, principalement le M23. Dans ce cadre, le diplomate français a demandé aux dirigeants régionaux de multiplier leurs efforts.
« La priorité doit être de faire aboutir les processus régionaux de Nairobi et de Luanda. Le M23 doit être cantonné. Les consultations intercongolaises doivent se poursuivre pour désarmer et démobiliser les groupes armés congolais. Les Etats de la région doivent démobiliser et rapatrier les groupes armés étrangers », a-t-il déclaré.
Par la même occasion, Paris a condamné les multiples exactions commises par les groupes armés. Selon De Rivière, les violations des droits de l’Homme et du droit international humanitaire commises notamment par le M23, les ADF, la CODECO, les FDLR ne peuvent rester impunies.
« La France appelle à traduire en justice les auteurs de ces crimes. La décision du Procureur de la Cour pénale internationale d’examiner les faits commis au Nord Kivu est un signal important », a-t-il dit.
Préoccupée par les informations du groupe d’experts des Nations unies confirmant le maintien du M23 sur les positions qu’il a conquises au cours des derniers mois à l’Est de la République démocratique du Congo, la France a appelé ce groupe à s’en retirer.
« Nous sommes également préoccupés par le soutien militaire continu du Rwanda à ce groupe armé et par la présence de soldats rwandais sur le territoire congolais. Ce soutien doit cesser. De même, celui apporté par certains membres des forces armées congolaises à des groupes armés tels que les FDLR, doit prendre fin », a-t-il indiqué.
Alors qu le Conseil de sécurité s’apprête à renouveler le régime de sanctions établi par sa résolution 1533, la France appelle à ce que des mesures soient prises contre ceux qui continuent d’entraver la paix et qui commettent des exactions.
Le partenariat entre l’ONU et la RDC doit s’adapter aux besoins des populations
Pour répondre à la crise humanitaire, la France appelle la communauté internationale à financer le Plan de réponse des Nations unies. Selon Nicolas De Rivière, cette année, l’Union européenne a déjà fourni 80 millions d’euros pour répondre aux besoins et a acheminé 260 tonnes de fournitures essentielles.
« Les autorités congolaises doivent aussi œuvrer aux côtés de la Monusco pour protéger les camps de déplacés. L’attaque contre le camp de Lala par la CODECO démontre l’urgence de renforcer la sécurité des populations », a-t-il dit.
Dans la foulée, le diplomate français juge « impératif » que les agences, fonds et programmes des Nations unies renforcent leur action à mesure que la MONUSCO poursuit sa transition.
« Je pense au PNUD pour les actions de stabilisation, à l’UNICEF pour que chaque enfant ait accès à l’éducation, à l’ONUDC pour combattre les trafics. L’appui du Bureau de lutte contre le terrorisme doit se renforcer pour répondre à une menace régionale, comme en atteste l’attaque menée récemment par les ADF contre une école en Ouganda », a-t-il ajouté.
La France espère que le rapport à venir du secrétaire général de l’ONU sur la reconfiguration de la présence des Nations unies devra tenir compte de l’ensemble de ces défis. « Nous attendons des propositions concrètes », a-t-il souligné