Le président de l’Union africaine, Azali Assoumani, qui a participé mardi à Luanda au sommet quadripartite EAC-CEEAC-CIRGL-SADC sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, a appelé à intensifier les échanges afin de pouvoir contribuer activement à trouver une solution en faveur d’un « Congo pacifié, sécurisé et prospère ».
La détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire suite à la résurgence des groupes armés et des terroristes dans l’Est de la RDC déstabilise « ce pays que l’on pourrait qualifier sans risque d’exagérer le géant de l’Afrique », a déploré le chef de l’Etat comorien qui, par conséquent, préconise des « solutions politique, diplomatique et sécuritaire ».
Cette déstabilisation, fustige-t-il, pèse négativement sur les efforts en faveur du progrès socioéconomique des Grands Lacs et impacte durement l’image même du continent dans le reste du monde.
« J’estime pour cela que nous devons avancer des solutions politiques diplomatiques et sécuritaires adaptées, efficaces et innovantes qui pourraient être renforcées ou modulées selon les cas et éviter la duplication des efforts ainsi que la concurrence entre les mécanismes régionaux », a-t-il proposé.
Dans un contexte mondial marqué par une crise économique préoccupante consécutive à la pandémie de Covid-19 et par des graves tensions géopolitiques qui réduisent la disponibilité des ressources financières pour les opérations de maintien de la paix, Azali Assoumani a jugé « essentiel et urgent » de rationaliser les efforts dans un double but « d’efficacité et d’impact ».
Ainsi, a-t-il souligné l’obligation d’adopter un cadre conjoint et des modalités pour la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation efficaces des initiatives coordonnées et harmonisées dans l’Est de la RDC.
« Permettez-moi de souligner que derrière cet objectif peu formel, j’en conviens se cache pourtant l’une des clés du succès pour ramener durablement la paix et la sécurité dans l’Est de la RDC car, je le redis : il n’est pas de solution durable qui puisse se trouver dans la concurrence », a indiqué le président de l’UA.
Pour Azali Assoumani, le succès commun dans l’Est de la RDC passe par la réalisation de cinq objectifs suivants : « D’abord, la compréhension des processus de paix existants ainsi que l’identification des domaines de coopération conjointe afin d’éviter le chevauchement des efforts. Ensuite, la coordination et l’harmonisation des initiatives de paix par les différentes parties prenantes. L’adoption et la mise en place d’un groupe de coordination composé de représentants de l’Union Africaine de l’EAC de la CIRGL de la SADC et de la CEEAC ainsi que des entités compétentes des Nations unies pour assurer la cohérence d’ensemble ; La validation d’une feuille de route conjointe assortie d’une répartition claire des missions entre les organismes régionaux ; Et enfin, une évaluation complète des besoins, qu’ils soient techniques, financiers, opérationnels et humanitaires, afin de lancer des initiatives éclairées , en matière de mobilisation des ressources au profit de l’Est du Congo ».
Il a, dans la foulée, appelé les dirigeants régionaux à redoubler d’efforts pour ramener la paix et la stabilité dans l’Est de la RDC car, dit-il, cette crise est inquiétante parce qu’elle « risque de porter atteinte au respect de l’intangibilité des frontières principe sacré de nos Etats et conformément à la charte des Nations unies et risque de nuire à la qualité des relations bilatérales entre la RDC et le Rwanda, deux pays voisins, deux nations sœurs que tout devrait rapprocher« .