Après plus de 20 ans de mission de maintien de la paix dans l’Est de la RDC, le contingent pakistanais de la Monusco s’apprête à quitter le pays dans le cadre du plan de désengagement des Casques bleus, initié début janvier 2024.
Au cours de la cérémonie d’hommage organisée jeudi 24 avril, la cheffe de la Monusco, Bintou Keita a salué l’importante contribution des Casques bleus pakistanais, qui constituent la majeure partie des troupes de l’ONU déployées dans la province du Sud-Kivu, à la consolidation de la paix et la sécurité.
Depuis 2003, date de leur premier déploiement, plus de 100 000 Casques bleus pakistanais ont servi dans le Sud-Kivu et 31 ont perdu la vie dans l’exercice de leurs fonctions. Pour le Pakistan, ce chiffre représente le plus fort taux de mortalité de son histoire en rapport avec les missions de maintien de la paix.
« Je salue l’immense contribution des troupes de la République islamique du Pakistan à la promotion de la paix et de la sécurité dans le Sud-Kivu. Je rends hommage aux 31 Casques bleus qui ont payé le prix ultime. Au fil des ans, leur sacrifice, leur professionnalisme et leur engagement ont contribué à protéger des millions de personnes en RDC », a déclaré Bintou Keita.
Les troupes pakistanaises ont conduit des opérations militaires visant à protéger les civils et à maintenir la paix et la sécurité dans la province du Sud-Kivu. En 2017, avec les Forces armées de la RDC, le contingent pakistanais a empêché une coalition de groupes armés de s’emparer de la ville d’Uvira. En 2018, ils ont repoussé une offensive des groupes armés dans les Hauts Plateaux d’Uvira, protégeant plus de 120 000 personnes déplacées internes. Au fil des ans, les Casques bleus pakistanais ont protégé des millions de personnes déplacées internes dont beaucoup ont établi des sites autour de leurs bases.
« La Monusco transfère la responsabilité de la sécurité et de la protection physique des civils aux Forces de défense et de sécurité de la RDC, qui continueront à assumer cette responsabilité en étroite coordination avec les communautés et les autorités locales. Selon le plan de désengagement, parallèlement au retrait des troupes de l’ONU, le gouvernement renforce sa présence dans les zones que la mission quitte à sa demande », a-t-elle expliqué.
Par la même occasion, Bintou Keita a réitéré que le retrait de la Monusco de la province du Sud-Kivu n’est pas synonyme du départ des Nations unies de la RDC. Selon elle, c’est une reconfiguration de la présence de l’ONU, en soutien au peuple et au gouvernement de la RDC.
Après le départ de la Monusco, a-t-elle souligné, les agences, fonds et programmes des Nations unies continueront à fournir un soutien en relation avec leurs mandats respectifs.
Le retrait du contingent pakistanais intervient deux semaines après celui des troupes chinoises.