Le rapport du secrétaire général de l’ONU couvrant la période allant de janvier à décembre 2022 a été présenté mercredi 5 juillet 2023 au Conseil de sécurité. Selon ce document qui porte notamment sur l’évolution de l’impact des conflits armés sur les enfants et comporte des informations sur les violations commises, un total de 108 attaques contre des écoles (70) et des hôpitaux (38) ont été confirmées, perpétrées par les groupes armés, dont le M23 (39).
La représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU chargée de défendre les enfants dans les conflits armés a noté que 2022 avait enregistré le plus grand nombre de violations graves jamais vérifiées par les Nations unies, les groupes armées étant les principaux auteurs de meurtres et de mutilations d’enfants, attaques d’écoles et d’hôpitaux et refus d’accès humanitaire.
« Un total de 108 attaques contre des écoles (70) et des hôpitaux (38) ont été confirmées, perpétrées par les groupes suivants : M23 (39), CODECO (21), ADF (10), Forces armées de la République démocratique du Congo (7), Maï-Maï Biloze Bishambuke (7), Mai-Mai Mazembe (6), Twigwaneho (4), Maï-Maï Malaika (3), Maï-Maï Apa-Na-Pale (3), Maï-Maï Zaïre (2), Maï-Maï Yakutumba (1), Nyatura (1), Raia Mutomboki (1), Maï-Maï Kijangala (1), Forces républicaines fédéralistes Gumino (1) et des auteurs non-identifiés (1). En outre, 13 écoles ont été utilisées à des fins militaires par les Maï-Maï Mazembe (6), les Forces armées de la République démocratique du Congo (4), M23 (1), ADF (1) et Nyatura (1) », indique le rapport consulté jeudi par Afriquactu.net.
En outre, un total de 730 enfants (469 garçons, 261 filles), âgés de 1 à 17 ans, ont été enlevés. Selon l’ONU, les enlèvements ont été attribués aux groupes suivants : ADF (202), Maï-Maï Apa-Na-Pale (121), Nyatura (95), Raia Mutomboki (61), CODECO (59), M23 (58), Maï-Maï Mazembe (50), APCLS (16), FDLR-FOCA (13), Forces armées de la République démocratique du Congo (9) et d’autres groupes armés (46). Des enfants ont été enlevés pour être recrutés et utilisés (260), utilisés comme porteurs (15 5), à des fins d’extorsion (104), de violences sexuelles (47) et de torture (3) et à des fins inconnues (161).
« Un total de 11 incidents de refus d’accès humanitaire par CODECO (2), des groupes Maï-Maï non identifiés (2), les Forces armées de la République démocratique du Congo (1), ADF (1), Maï-Maï Biloze Bishambuke (1), Raia Mutomboki (1), Twigwaneho (1), Maï-Maï Toronto (1) et Maï-Maï Mutetezi (1) ont été confirmés. Les incidents incluaient des menaces et des actes de violence contre des agents et des biens humanitaires, d’enlèvements, de restriction d’accès et d’actes d’extorsion », précise le rapport de Guterres.
Dans ce contexte, le patron de l’ONU a salué l’adoption d’une stratégie nationale en faveur d’un programme de désarmement, de démobilisation et de relèvement et de stabilisation des communautés. Il a par ailleurs réaffirme qu’il faut accorder la priorité aux enfants, en particulier dans le cadre des plans opérationnels provinciaux.
« Je demande aux partenaires internationaux de soutenir et de financer des programmes de réintégration destinés aux enfants séparés de groupes armés », a-t-il dit, félicitant le gouvernement pour des efforts qu’il déploie afin d’ amener les auteurs de violations graves à rendre des comptes.
« Je l’exhorte à poursuivre sur cette voie, notamment dans les cas de crime de violence sexuelle », a-t-il ajouté.
Antonio Guterres a aussi salué la signature des déclarations unilatérales dans lesquelles le groupe Maï-Maï Machine s’est engagé à protéger les enfants, et la libération de 272 enfants par des groupes armés à la suite de l’action de plaidoyer menée par l’ONU.