Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est penché mercredi 5 juillet 2023 sur l’impact des conflits armés sur les enfants. Le rapport du secrétaire général de l’ONU présenté, à cette occasion, par sa représentante spéciale pour les enfants et les conflits armés, Virginia Gamba, révèle que 1545 enfants ont été recrutés en 2022 par les groupes armés.
Le rapport de Guterres couvre la période allant de janvier à décembre 2022. Selon ce document, en 2022, les enfants ont continué à être touchés de manière disproportionnée par les conflits armés, et le nombre confirmé d’enfants touchés par des violations graves a augmenté par rapport à 2021. L’ONU a confirmé 27 180 violations graves, dont 24 300 commises en 2022 et 2 880 commises antérieurement mais vérifiées en 2022.
C’est en République démocratique du Congo (RDC), en Israël et dans l’État de Palestine, en Somalie, en République arabe syrienne, en Ukraine, en Afghanistan et au Yémen qu’ont été confirmées les violations graves les plus nombreuses.
S’agissant particulièrement de la RDC, il a été confirmé qu’un total de 1 545 enfants (1 293 garçons et 252 filles), âgés d’à peine 5 ans, ont été recrutés et utilisés. Des enfants ont été utilisés dans des rôles de soutien (643), au combat (585), comme gardes (206), espions (54) et gardiens de fétiche (26) et pour s’acquitter de tâches non spécifiées (31).
« L’ONU a confirmé de nouveaux cas de recrutement et d’utilisation de 392 enfants (335 garçons, 57 filles), tous recrutés et séparés en 2022, par Nyatura (84), Maï-Maï Mazembe (59), Forces démocratiques alliées (35), Mouvement du 23 Mars (M23) (31), Forces démocratiques de libération du Rwanda-Forces combattantes abacunguzi (FDLR-FOCA) (29), Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS) (26), Alliance des forces de résistance congolaise (AFRC) (18), Maï-Maï Biloze Bishambuke (14), Union des patriotes pour la défense du Congo (UPDC) (14), Coopérative pour le développement du Congo (CODECO) (11) et d’autres groupes armés (71) », peut-on lire dans le rapport.
En outre, 1 153 enfants (958 garçons, 195 filles), recrutés au cours des années précédentes, ont été utilisés jusqu’à leur séparation en 2022 par les Nyatura (305), Maï-Maï Mazembe (277), Maï-Maï Biloze Bishambuke (125), FDLR-FOCA (114), APCLS (91), Maï-Maï Apa Na Pale (83), ADF (71) et d’autres groupes armés (87), dont les Twigwaneho.
L’ONU a confirmé la détention de 117 enfants (97 garçons, 20 filles), âgés de 9 à 17 ans, pour association présumée avec des groupes armés par les Forces armées de la République démocratique du Congo (109), la Police nationale congolaise (PNC) (7) et l’Agence nationale de renseignements (1). Tous les enfants ont été libérés en 2022.
Par ailleurs, des meurtres (409) et des atteintes à l’intégrité physique (290) ont été perpétrés sur la personne de 699 enfants (445 garçons, 254 filles), âgés de 3 mois à 17 ans, par CODECO (256), M23 (97), ADF (63), les Forces armées de la République démocratique du Congo (53), Maï-Maï Zaïre (51), Maï-Maï Apa Na Pale (31), des auteurs non identifiés (27), Nyatura (26), la Police nationale congolaise (7), l’Agence nationale de renseignements (1) et d’autres groupes armés (87). Les pertes ont principalement été causées par des attaques ciblées (584), des tirs croisés (34), des engins explosifs (32), des actes de torture (22) et des attaques contre des écoles (17).
« Des violences sexuelles ont été perpétrées contre 284 enfants (1 garçon, 283 filles), âgés de 4 à 17 ans, par Nyatura (67), les Forces armées de la République démocratique du Congo (56), CODECO (41), Maï-Maï Apa-Na-Pale (23), M23 (22), ADF (17), la Police nationale congolaise (9), l’Agence nationale de renseignements (1) et d’autres groupes armés (48). Les cas vérifiés concernaient des viols (189), des mariages forcés (40), des viols collectifs (36), de l’esclavage sexuel (15) et des tentatives de viol (4). Les suspects arrêtés étaient 12 membres des Forces armées de la République démocratique du Congo et quatre membres de la Police nationale congolaise », ajoute la même source.
Face à cette situation, Antonio Guterres a appelé à l’adoption et à la mise en œuvre d’une législation criminalisant les violations des règles pertinentes du droit international, notamment en ce qui concerne les violations graves relatives à la protection des enfants dans les situations de conflit armé.
Le patron de l’ONU a aussi encouragé les États membres à adopter des mesures visant à établir les responsabilités au niveau national et à coopérer avec les mécanismes internationaux d’établissement des responsabilités.
Il a en outre demandé que des dispositions relatives au principe de responsabilité soient intégrées dans les plans d’action signés entre l’ONU et les parties dont les noms figurent dans les annexes au présent rapport.