Près d’une semaine après la déclaration du département d’Etat américain appelant le Rwanda à retirer son armée du territoire congolais, le gouvernement rwandais réagit. Kigali, qui refuse toujours de reconnaître les opérations de ses troupes en RDC, accuse Washington de faire le jeu de Kinshasa.
Dans une déclaration faite lundi 27 février 2023, le Rwanda a affirmé que les USA « semblent constamment déphasés » par rapport aux décisions des processus régionaux. Pour l’administration Kagame, le gouvernement américain « risque de saper » les efforts déployés dans le cadre des initiatives de Nairobi et de Luanda, « en continuant d’endosser le narratif fallacieux du gouvernement de la RDC qui blâme le Rwanda pour la crise ».
Les USA ont demandé de nouveau au pays de Paul Kagame de mettre fin à son soutien aux rebelles du M23, pour faciliter la mise en œuvre de différents engagements conformément au calendrier approuvé lors du mini-sommet de l’EAC du 17 février 2023 organisé à Addis-Abeba, en Ethiopie, en marge du sommet de l’UA.
Dans sa réaction, le Rwanda a indiqué que « cette incapacité récurrente de la communauté internationale de condamner le gouvernement de la RDC pour la préservation des FDLR, encourage ce dernier à continuer de les armer et se battre aux côtés de cette milice génocidaire qui, intégrée dans l’armée congolaise (FARDC), a conduit des attaques transfrontalières au Rwanda ».
Lundi à la 52e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, le président congolais, Félix Tshisekedi, a démenti les allégations du Rwanda. « C’est ici le lieu de dissiper toute équivoque et de porter un démenti cinglant aux allégations fallacieuses des dirigeants rwandais, qui invoquent à qui veulent les entendre, d’une part, la prétendue collaboration entre officiers de l’armée congolaise et commandants des FDLR », a-t-il dit.
Mais, Kigali maintient sa position. Pour le gouvernement rwandais, les FARDC opèrent aux côtés des rebelles rwandais des FDLR. « Ceci constitue une menace directe et sérieuse pour la sécurité du Rwanda. Les FDLR ne sont pas un problème négligeable et sans conséquence, et le but ultime de ce partenariat avec les FARDC est d’attaquer le Rwanda », a-t-il indiqué.
Par ailleurs, le Rwanda salue les conclusions des récentes rencontres en marge du Sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba Abeba, sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC.
« Alors que la mise en œuvre des processus de Nairobi et Luanda commence, le Rwanda a confiance dans le rôle de la Force Régionale de la Communauté des États d’Afrique de l’Est, à superviser les actions en cours, y compris le retrait du M23 », a-t-il déclaré.
Le soutien de la communauté internationale au processus régional, estime le Rwanda, est « bienvenu et utile », notamment les déclarations du secrétaire général des Nations unies et de la Commission européenne.
Reagan Ndota