Ensemble pour la République, parti de Moïse Katumbi, prend la défense de son haut cadre, Salomon Kalonda, poursuivi par la justice militaire pour « détention illégale d’une arme de guerre ; incitation des militaires à commettre des actes contraires aux devoirs et à la discipline et atteinte à la sureté de l’Etat, en vue de réaliser un coup d’Etat pour y placer un Katangais ».
Arrêté depuis le 30 mai, le proche collaborateur du présidentiable Katumbi n’est toujours pas déféré devant son juge naturel. Ensemble dénonce une cabale orchestrée « suite à la montée en puissance » de l’opposition politique et particulièrement de son président national, Moïse Katumbi.
« Monsieur Salomon Idi Kalonda Della est totalement innocent des accusations portées contre lui », a déclaré lundi 10 juillet Dieudonné Bolengetenge, secrétaire général d’Ensemble pour la République, devant la presse.
Selon le parti de Katumbi, il s’agit d’une « affaire politique et non judiciaire » car, dit-il, Salomon Kalonda est victime « d’un montage grossier des services, en vue de nuire à sa personne et à l’organisation politique à laquelle il appartient, précisément en ce moment déterminant où approchent des élections ».
Extrait de la déclaration du parti de Katumbi
De la détention illégale d’une arme de guerre
L’arme dont les spécifications communiquées par les services des renseignements militaires, en accusant Monsieur Salomon Idi Kalonda Della d’en être le détenteur illégal, n’a jamais été en sa possession.
Cette arme a été reconnue par l’Honorable Sénateur Augustin Matata Ponyo qui, dans un tweet publié le 7 juin 2023, indique ce qui suit « Le pistolet Jéricho attribué faussement à Monsieur Salomon Idi Kalonda Della, collaborateur de Moïse Katumbi Chapwe, appartenait plutôt à mon garde du corps qui l’avait reçu en bonne et due forme de la Police depuis que j’étais Premier ministre. Cette arme était perdue le 25 mai 2023 le jour du sit-in ». Nous avons appris que les services attitrés en étaient informés.
Que reste-il encore de cette accusation? Rien.
De l’incitation des militaires à commettre des actes contraires aux devoirs et à la discipline
Les trois éléments PM assurant la sécurité de sa résidence de Lubumbashi y ont été affectés par leurs autorités hiérarchiques sur décision du Conseil provincial de sécurité, répondant à la demande de sécurité policière formulée par Monsieur Salomon Idi Kalonda Della en date du 20 juillet 2020.
Ceux qui assurent la garde de la concession à GB où se situe sa résidence de location, n’ont pas été recrutés par lui.
Comme nous le savons tous par les propos tenus par le chef d’Etat-major général des FARDC le 16 juin dernier, plusieurs personnalités publiques avaient une garde constituée de militaires alors que seuls le président de la République et le Ministre de la Défense sont les seuls à en avoir le droit.
Qu’on mette fin aux mauvaises affectations des militaires; c’est très bien. Mais là, Monsieur Salomon Idi Kalonda Della n’a rien à assumer de ce que les autorités militaires faisaient de leurs hommes avant le 16 juin 2023. Aucun militaire n’est commis illégalement au service de Monsieur Salomon Idi Kalonda Della.
En conséquence, cette accusation aussi tombe.
De l’atteinte à la sureté de l’Etat, en vue de réaliser un coup d’Etat pour y placer un katangais
Sans arme ni munition trouvées, sans trace d’une organisation quelconque, les renseignements militaires ont tenté de faire croire à l’opinion qu’il s’agissait d’un dossier qui toucherait à la sécurité publique. Un coup d’Etat d’un civil à mains nues ou avec un pistolet qu’il n’a jamais détenu, pour installer au pouvoir quelqu’un d’autre, un Katangais synonyme de Lucifer ou quelque autre monstre; on peut imaginer qu’avec ce niveau de légèreté dans les accusations, nos Services de renseignements n’apportent probablement rien à la recherche de solutions aux agressions et autres désastres des groupes armés qui accablent la nation, notamment à l’Est du pays.
L’opinion doit noter que la fouille dans les répertoires téléphoniques de Monsieur Salomon Idi Kalonda et les perquisitions dans ces résidences n’ont rien apporté susceptiles d’étayer quelque infraction que ce soit.
Ce répertoire, vieux de plus de 25 ans, comprend des contacts de toutes les catégories de personnes, nationaux et étrangers, dont certains se rapportant à ses activités sportives, en tant que l’un des dirigeants du TP Mazembe, un club chouchouté partout en Afrique.
Quant au contact d’un certain Général étranger, il ne s’agit que du point focal commun à l’ancien Président du RASSOP, Monsieur Félix-Antoine Tshisekedi, Chef de la délégation et l’Honorable Moïse Katumbi Chapwe, quand ils devaient se rendre à Addis-Abeba avant les élections de 2018 à la rencontre du Président en exercice de l’Union africaine, Monsieur Paul Kagame, pour le compte de l’opposition congolaise.
S’agissant d’un prétendu contact avec le mouvement rebelle M23, c’est un grossier mensonge qui n’a été appuyé d’aucune preuve.
La façon dont on a cherché à diaboliser Ensemble pour la République dans cette affaire est des plus insultantes et des plus ignobles, en alléguant que nos communiqués sont d’abord envoyés pour censure au Rwanda avant leur publication, sans le moindre élément de preuve. Si certains officiers de renseignements ne savent même reconnaitre dans les échanges téléphoniques qui a envoyé, ou qui a réceptionné et fait un renvoi, on comprend pourquoi nos forces militaires, si mal renseignés, tournent parfois en rond dans leur engagement sur certains fronts.
Le communiqué indexé appuyait les efforts des FARDC, en suggérant au Gouvernement de la République de nouer une alliance, non pas avec qu’avec les pays de l’EAC dont certains d’entre eux cités parmi les agresseurs et soutiens aux groupes armés contre notre pays, mais plutôt avec un pays de la SADC aguerri contre les forces négatives. L’histoire aura donné raison à Ensemble pour la République.
Ensemble pour la République s’engage dans la conquête du pouvoir politique par des voix démocratiques et pacifiques. Le Président Moise Katumbi est un homme pacifique ou même pacifiste; ce n’est point un belliqueux ou un va-t’en guerre. Il avait choisi d’aller en exil de 1997 à2003, refusant de participer à une entreprise qui faisait couler le sang des congolais; et il a subi un autre exil avant les élections de 2018 sans jamais céder à la tentation de prendre des armes. Sa lutte, notre lutte, est celle de l’Etat de droit et de la démocratie. Nous gagnerons les élections pour arriver au pouvoir.
Bref, l’accusation de complot est aussi un mensonge cousu de fil blanc.