Une commission d’enquête plus large sera mise en place pour faire toute la lumière sur l’assassinat de l’opposant et ancien ministre des Transports, Chérubin Okende. Les services étrangers seront impliqués dans ce travail pour qu’il y ait de la transparence. C’est ce qu’a annoncé le gouvernement à l’issue de la réunion de sécurité dirigée jeudi 13 juillet par le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde.
Outre l’enquête préliminaire lancée par la police, le gouvernement a décidé de constituer une équipe plus large qui impliquera tous les services, notamment ceux des pays étrangers pour qu’en « toute transparence et très rapidement », les circonstances de cet « acte odieux » soient élucidées.
« Au-delà du message de condamnation et de condoléance qui a été fait, parce qu’il faut faire diligence pour qu’une enquête minutieuse puisse être faite. Dans cet ordre d’idées, il y a une enquête préliminaire qui a déjà commencé au niveau de la police nationale. Mais, il a été convenu, au niveau de cette réunion, que ça sera une commission d’enquête plus large qui impliquera tous les services. Nous avons convenu que nous allons associer à cette enquête des services étrangers des pays amis pour qu’en toute transparence et très rapidement, nous puissions faire la lumière sur ce crime odieux qui arrive dans un contexte où nous étions déjà sous vigilance », a rapporté Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement.
Par rapport à toutes les spéculations qui sont faites sur les circonstances de ce crime contre un acteur politique de premier plan, de surcroît député national, le porte-parole du gouvernement se garde de tirer précipitamment une quelconque conclusion et s’en remet aux enquêtes qui s’ouvrent.
« C’est aujourd’hui que notre collègue est décédé. L’heure est plutôt au recueillement. C’est dans cet ordre d’ailleurs que le président de la République a annulé une visite qu’il devait faire sur le terrain. Et, le Premier ministre a réduit au maximum les activités qu’il devait avoir ce jour. Parce qu’il faut observer une pensée pieuse pour celui qui a été des nôtres. On peut diverger sur le plan de la politique, mais ici, il s’agit d’une vie humaine. C’est aussi le lieu d’interpeller les uns et les autres que ce n’est pas le moment de venir vouloir faire de spéculations. C’est un homme politique, evidement qui est décédé. Il y aura évidemment des implications politiques, on le comprend. Mais c’est prématuré de vouloir aujourd’hui commencer à se positionner, à faire des déclarations, alors qu’il y a une enquête qui a commencé au niveau de la police et, il y a une enquête pluridisciplinaire qui va commencer, que nous voulons transparente que nous voulons ouvrir à des services étrangers parce qu’il est question d’établir tous les faits. Peut-être faudrait-il attendre la fin de l’enquête pour aller dans ces différentes conclusions. Nous, nous sommes gouvernement. Nous allons travailler à rassurer nos populations sur les mesures que nous prenons pour les sécuriser. Les autres font la politique, mais nous, nous veillons sur le pays », a-t-il dit.
Cette réunion de sécurité a connu la participation de plusieurs hautes personnalités, dont le ministre des Droits humains, le ministre de la Communication et médias, le vice-ministre de l’Intérieur, le Commandant de la 14ᵉ région militaire, le général de Brigade Stazin Kazimu, l’administrateur de l’ANR, le DG de la DGM, le Commissaire général adjoint de la PNC en charge des opérations et le Commissaire provincial de la PNC.
Dans une déclaration, Moïse Katumbi, président du parti appartenait Chérubin Okende, a condamné un « assassinat politique » et a exigé des enquêtes indépendantes.
La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), a, pour sa part, indiqué que ce « crime intolérable et inadmissible » risque d’exaspérer le climat politique à la veille des élections générales.