Le cessez-le-feu en vigueur depuis le mois de mars entre les rebelles du M23 et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) est fragile, a déploré la France ce mardi devant le Conseil de sécurité de l’ONU qui discuté de la situation sécuritaire dans la région des Grands Lacs.
« Nous appelons tous les acteurs à préserver ce cessez-le-feu qui est un acquis important pour la sécurité dans la région », a déclaré Alexandre Olmedo, coordinateur politique de la France auprès des Nations unies.
Saluant l’appui apporté par les Nations unies aux processus de paix régionaux, en particulier ceux de Luanda et de Nairobi, la France a encouragé les efforts de coordination engagés sous les auspices de l’Union africaine, dans le cadre du format quadripartite.
« Ces efforts incarnent l’esprit des solutions africaines aux problèmes africains que la France soutient pleinement », a affirmé le diplomate français, qui exhorte les Etats de la région à respecter aussi les trois des principes cardinaux de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba : « ne pas soutenir les groupes armés, respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale des Etats voisins, ne pas héberger ni fournir de protection aux personnes accusées de crimes et de violations du droit international ».
Évoquant la question de la protection des droits de l’homme et la lutte contre l’impunité comme « conditions nécessaires à une paix durable », Alexandre Olmedo s’est félicité de la saisine adressée à la Cour pénale internationale pour enquêter sur les violences commises au Nord Kivu depuis le début de l’année 2022.
En outre, la France a condamné les pillages et les trafics de ressources naturelles dans la région, qui alimentent les activités des groupes armés. Pour Paris, il faut que les Etats des Grands Lacs et leurs partenaires s’unissent pour développer des chaines de valeur responsables et durables qui bénéficient aux populations. « Les mécanismes de certification régionaux doivent être appliqués par toutes les parties », a insisté Olmedo.
Soutien de l’UE pour une paix durable
Alexandre Olmedo a également réaffirmé que l’Union européenne demeure fortement engagée pour promouvoir la paix, la démocratie et le développement durable dans la région des Grands Lacs.
« C’est tout le sens de l’adoption le 20 février par les ministres européens d’une stratégie renouvelée de l’Union européenne pour la région. Cette stratégie vise à traiter les causes profondes de l’instabilité. Elle aborde la situation sécuritaire, la bonne gestion des ressources et l’intégration régionale », a-t-il expliqué, précisant que l’Union européenne se tient prête à soutenir la réforme du secteur de la sécurité.
« La gestion des frontières ou encore la réinsertion des anciens combattants sont identifiées comme d’autres priorités. Cette stratégie s’appuie sur la vision commune pour 2030 adoptée lors du sommet Union européenne / Union africaine organisé lors de la présidence française de l’Union européenne. Elle est alignée sur la stratégie des Nations unies pour la région des Grands Lacs. Nous saluons à cet égard le travail conduit par l’Envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU », a-t-il conclu.