Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, la France a salué mercredi les efforts que déploie la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) pour la pacification de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), théâtre d’affrontements entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 soutenus par l’armée rwandaise.
Convaincue que la coordination des efforts au niveau régional peut apporter une réponse efficace aux conflits armés, la représentante permanente adjointe de la France auprès des Nations unies, Nathalie Broadhurst, a assuré que son pays continuera à apporter tout son soutien à la consolidation de la paix, notamment dans la partie orientale de la RDC.
La réponse collective passe également par la complémentarité des initiatives, a-t-elle estimé, pensant particulièrement à l’adoption de la résolution 2719 relative aux opérations africaines de paix qui, selon elle, offre désormais à l’ONU un cadre clair pour agir de concert avec l’Union africaine.
« Pour apporter cette réponse multidimensionnelle à la sécurité collective, la mobilisation de l’ensemble des acteurs est nécessaire. Au niveau national tout d’abord, une étroite collaboration entre le pouvoir politique, les institutions et les acteurs de la société civile est essentielle. Au niveau régional, la coordination des efforts peut apporter une réponse efficace ; les exemples sont nombreux, je pense en particulier aux efforts de la Communauté de développement de l’Afrique australe à l’Est de la République démocratique du Congo. Au niveau international enfin, l’ensemble du système des Nations unies doit continuer de jouer un rôle tandis que la coordination des fonds et programmes onusiens avec les banques de développement sur le terrain doit continuer à se développer », a déclaré Nathalie Broadhurst.
C’est depuis décembre 2023 que la SADC a déployé une force multinationale (SAMIDRC) pour appuyer la RDC dans la traque des rebelles du M23. Reunis le 17 août à Harare, au Zimbabwe, les chefs d’Etat de la région ont réitéré leur soutien indéfectible au pays de Félix Tshisekedi dans la promotion et la consolidation de la paix, la sécurité et la stabilité.
L’organisation régionale a également félicité l’Angola pour son rôle dans le soutien à la SAMIDRC et pour sa facilitation continue du processus de Luanda, qui cherche à trouver une solution pacifique et durable au conflit dans l’Est de la RDC ; et a salué les efforts du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine et du secrétaire général des Nations unies pour explorer diverses options pour soutenir le SAMIDRC.
Dans la perspective du Sommet de l’avenir, prévu du 22 au 23 septembre 2024, la France a salué le travail accompli par le secrétaire général de l’ONU à travers le Nouvel Agenda pour la paix. Cette échéance, a-t-elle souligné, offre l’opportunité de réfléchir collectivement à l’avenir des outils des Nations unies en faveur de la paix et de la sécurité internationales.
« Ce travail collectif doit commencer par une réflexion sur les causes des crises afin d’en endiguer plus efficacement l’émergence. Cela nécessite un investissement dans tous les secteurs, de la construction d’un Etat de droit, à l’éducation, la santé, la protection du climat et la biodiversité », a-t-il indiqué, appelant également à renforcer la participation pleine, égale et significative des femmes au maintien de la paix et la pleine mise en œuvre de l’Agenda « Femmes, Paix et Sécurité ».
En outre, la France a rappelé que la lutte contre la pauvreté, la création d’emplois et le soutien aux communautés vulnérables dans le cadre de stratégies de développement complètes constituent des éléments essentiels en matière de prévention.
Le briefing du Conseil de sécurité s’est tenu sous le thème : « Un nouvel agenda pour la paix – Aborder les aspects mondiaux, régionaux et nationaux de la prévention des conflits ». La séance a été présidée par le ministre sierra-léonais des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Timothy Musa Kabba.