L’opposant et candidat déclaré à présidentielle congolaise de décembre 2023, Delly Sesanga fulmine contre la répression meurtrière de la tentative de manifestion appelée mercredi par la secte Wazalendo contre la Monusco à Goma, au Nord-Kivu, occasionnant plus de 40 morts.
Cette manifestation non autorisée par le maire de la ville a été étouffée dans l’œuf avant même qu’elle ne commence. Selon les autorités congolaises, le bilan fait état de 43 décès, 56 blessés, dont 20 soignés à l’Hôpital Militaire du Camp Katindo, 29 à l’Hôpital CBCA NDOSHO et 7 à l’Hôpital Heal Africa ; 158 personnes appréhendées, y compris le leader de la secte.
Dans sa réaction, l’opposant Delly Sesanga a condamné « ce recours routinier à la violence qu’aucune politique de maintien de l’ordre public ne peut justifier, sinon par la doctrine du président Tshisekedi de répression sans remords ni égards aux droits humains ».
Irrité, le leader du parti Envol affirme que ce carnage est une expression supplémentaire de l’échec et de l’enlisement de l’état de siège décrété par le président Félix Tshisekedi dans cette province. Par conséquent, dit-il, la responsabilité des décideurs et des exécutants de ces mesures est engagée devant les dizaines de morts enregistrées et ils doivent en répondre. « Celle des parlementaires de l’Union sacrée qui le reconduisent aveuglement et en sont moralement responsables, celle du pouvoir actuel qui a failli à sa mission et en est politiquement comptable, celle des donneurs d’ordre qui doivent être poursuivis », a-t-il ajouté.
« L’effroi de la barbarie des images qui nous viennent de Goma, où le pouvoir a fait réprimer dans le sang la tentative de nos compatriotes d’exercer leur liberté de manifester et d’opinion, ébranle encore d’avantage les fondements de notre Nation et de l’État de droit. La Nation ne peut s’habituer ni se résoudre à ces carnages à répétition. Cette inhumanité dans laquelle le régime réduit les victimes appelle notre indignation et compassion réprobatoires! Quels que soient les méfaits reprochés, l’exercice de la répression doit être légitime et proportionné. Goma n’est pas une zone de non-droit où la force peut s’exercer sans contrôle et tirer sur les civils impunément. C’est un territoire de la République qui exige que le gouvernement y respecte les libertés fondamentales et les lois qui nous unissent. L’état de siège ne justifie nullement que notre armée tourne les armes contre ses citoyens qu’elle est censée protéger ! », a tonné Delly Sesanga.
Dans un communiqué, le gouvernement a indiqué qu’il soutient l’enquête ouverte auprès de l’Auditorat militaire de garnison de Goma pour que les responsabilités soient dégagées et que les coupables puissent répondre de leurs actes devant la justice.
Rassurant qu’aucune impunité ne saurait être tolérée, l’exécutif national a annoncé qu’une délégation se rendra incessamment à Goma pour faire le point général de la situation.