Les Casques bleus du contingent chinois quittent la République démocratique du Congo (RDC) après plus de 20 ans de service, annoncé la Monusco, ce lundi 9 avril, précisant qu’une cérémonie d’hommage a été organisée pour saluer leur contribution à la consolidation de la paix et de la sécurité dans la province du Sud-Kivu où ils étaient déployés.
En mission en RDC depuis 2003, le contingent chinois a contribué, selon la Monusco, à renforcer l’infrastructure de la province grâce à une série de projets, dont l’achèvement de plus de 580 projets d’ingénierie, la réparation de 1 800 kilomètres de routes, la réhabilitation de plus de 80 ponts et la construction de 20 héliports.
Le départ des Casques bleus chinois, qui ont facilité la mise en œuvre du mandat de la Monusco dans la région, marque une étape importante dans le désengagement de la mission onusienne de la RDC, initié début janvier 2024.
« Je tiens à exprimer ma profonde gratitude à la République populaire de Chine pour ses Casques bleus déployés au Sud-Kivu, qui se sont distingués par leur savoir-faire, leur professionnalisme et leur discipline afin de relever un certain nombre de défis dans des conditions parfois très difficiles. Ils ont considérablement contribué à la paix et à la sécurité en RDC », a déclaré Bintou Keita, représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en RDC, lors de la cérémonie d’hommage.
Par la même occasion, la cheffe de la Monusco a souligné l’engagement de sa mission à collaborer avec les autorités congolaises dans l’exécution du plan de désengagement, garantissant un retrait ordonné, responsable et durable de la RDC.
« Le désengagement de la Monusco de la province du Sud-Kivu ne signifie pas le départ des Nations unies de la RDC. Il représente plutôt une reconfiguration de la présence des Nations Unies pour continuer à soutenir le peuple et le gouvernement de la RDC. Après le départ de la Monusco, les agences, fonds et programmes des Nations unies poursuivront leur soutien conformément à leurs mandats, tandis que le gouvernement congolais assumera la responsabilité de la protection et de la sécurité des civils », a-t-elle conclu.
Le 5 avril, les membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont réitéré leur soutien au retrait progressif, responsable et durable de la Monusco. A cet égard, ils ont souligné l’importance d’une meilleure communication entre la Monusco, les pays fournisseurs de contingents et de police et les autorités de la République démocratique du Congo dans ce processus.
Dans leur déclaration, ils ont vivement encouragé les autorités congolaises à prendre des mesures concrètes, notamment l’accélération de la réforme du secteur de la sécurité et la mise en œuvre en temps opportun du Programme national de désarmement, de démobilisation, de relèvement communautaire et de stabilisation (P-DDRCS), conformément au plan de désengagement pour éviter toute faille sécuritaire au Sud-Kivu afin d’assurer une protection efficace des civils, en particulier des femmes et des enfants.
Le Conseil de sécurité a également réitéré sa disposition à envisager d’autres étapes de ce processus à la fin de cette première phase, en fonction des progrès réalisés vers la satisfaction des objectifs et des critères énoncés dans le plan de désengagement et en tenant compte de la situation sur le terrain.