Cinq jours après les tueries des civils par l’armée à Goma au Nord-Kivu, le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha), qui a échangé dimanche avec la Commission interministérielle dépêchée par le chef de l’Etat dans cette partie du territoire congolais, a affirmé que « le président Tshisekedi doit s’adresser à la nation pour demander officiellement pardon pour ce crime ignoble ».
43 civils ont été tués par les forces de l’ordre le 30 août 2023 au cours de la répression d’une tentative de manifestation anti-ONU à Goma. L’exécutif central a annoncé l’arrestation du colonel Kanamba Mikombe Mike, commandant de la Brigade Inter-Armes de la Garde républicaine dans la province du Nord-Kivu et du lieutenant-colonel Bawili Mbolitini Donatien, commandant du 19ème régiment de la Garde républicaine.
Pour la Lucha qui exige aussi l’arrestation du gouverneur militaire Constant Ndima, du maire policier de Goma, la suspension pour raison d’enquête du Général Ephraim Kabi, commandant de la Garde républicaine, « le président Tshisekedi doit s’adresser à la nation pour demander officiellement pardon pour ce crime ignoble, décréter un deuil et des obsèques nationaux, et annoncer la levée de l’état de siège qui demeure inefficace tout en servant de prétexte à la répression inouïe ».
« Nous saluons l’arrestation, le déferlement devant la justice, et l’annonce d’un procès public en flagrance contre les commandants Mike Mikombe et Bawili de la GR en lien avec le massacre de Goma. Ces arrestations, que nous demandions, marquent un pas dans la bonne direction. Les unités de la Garde républicaine sous le commandement direct des deux officiers étaient certes en première ligne, mais elles n’ont pas pu opérer sans l’ordre, ou à l’insu du commandant des opérations au Nord-Kivu qui n’est autre que le gouverneur militaire Constant Ndima », a déclaré la Lucha quelques heures après son échange avec la Commission interministérielle dépêchée à Goma par le chef de l’Etat pour faire la lumière et dégager les responsabilités sur ce drame.
Le gouvernement annoncé qu’un procès en flagrance sera organisé incessamment. Dans ce cadre, le mouvement pro-démocratie appelle également à l’arrestation et au jugement de tous les soldats de rang impliqués dans ce massacre.
Réitérant son exigence pour la libération immédiate des dizaines de survivants détenus actuellement, ainsi que des activistes arrêtés pour avoir dénoncé ce massacre, la Lucha laisse entendre que « l’Etat doit aussi assurer les soins médicaux des personnes blessées et l’enterrement digne des personnes tuées ».