Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est penché, jeudi 7 septembre, sur les opérations de maintien de la paix. Dans son exposé, le secrétaire général adjoint en charge des opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, a souligné la nécessité d’un soutien plus fort, cohérent et unifié de la part des États membres pour atteindre les objectifs du maintien de la paix des Nations inies, « aider à établir et à fournir l’espace d’une paix durable ».
Alors que les différentes missions déployées, notamment en Afrique, sont jugées inefficaces, Lacroix a affirmé que « le maintien de la paix n’est pas une baguette magique pour aider un pays à retrouver la stabilité ».
Considérant que le maintien de la paix est un instrument politique, le haut fonctionnaire de l’ONU a noté que la mise en œuvre des mandats du Conseil de sécurité requiert des ressources adéquates et une volonté politique. Dans le contexte où la communauté internationale est de plus en plus divisée, les efforts de maintien de la paix visant à soutenir les processus politiques connaissent un bilan mitigé, a-t-il reconnu. Néanmoins, a-t-il dit, pour les populations en première ligne d’un conflit, la présence de missions de maintien de la paix constitue un moyen de dissuasion important.
Dans cette situation, Jean-Pierre Lacroix a encouragé la communauté internationale à continuer à renforcer l’efficacité du maintien de la paix, « l’un des outils multilatéraux les plus puissants pour gérer et contribuer à résoudre les conflits ». A ce sujet, il a souligné l’importance des stratégies politiques bénéficiant d’un soutien cohérent et collectif de la part des principaux acteurs.
En outre, même lorsque les mandats de maintien de la paix ne confèrent pas explicitement la tâche de soutenir les processus politiques, les missions jouent souvent, selon lui, un rôle central en créant des conditions propices à la poursuite ou à la reprise des négociations. Un maintien de la paix efficace nécessite également des capacités et un état d’esprit adéquats, a-t-il déclaré.
« Centraliser la consolidation de la paix »
Dans son intervention, le représentant permanent du Ghana à l’ONU, Harold Adlai Agyeman, a souligné la nécessité pour le Conseil de sécurité de rationaliser les mandats afin de garantir qu’ils soient réalistes et fixés dans les limites de ce que les missions de maintien de la paix peuvent réaliser.
A cet égard, il est essentiel, selon lui, d’aider les opérations de maintien de la paix à exploiter les partenariats pertinents et à combler les écarts entre les attentes des populations locales et ce que les missions peuvent réalistement réaliser car, a-t-il rappelé, les opérations de maintien de la paix font partie intégrante des processus plus larges de paix et ne sont pas une activité isolée.
« Elles n’ont peut-être pas la capacité de s’attaquer pleinement aux causes sous-jacentes du conflit, mais peuvent avoir un impact transformateur. En outre, il est essentiel d’utiliser la boîte à outils de paix existante et de centraliser la consolidation de la paix pour briser les cycles du sous-développement, de la croissance inéquitable, des systèmes politiques défectueux et de la militarisation des systèmes politiques, avant, pendant et après une mission de maintien de la paix », a expliqué le diplomate ghanéen.
Le Ghana accueillera une réunion ministérielle sur le maintien de la paix à Accra les 5 et 6 décembre 2023 pour poursuivre les discussions. Le Conseil de sécurité et l’ensemble des membres de l’ONU devraient adopter des opérations de soutien à la paix dirigées par l’Afrique et financées par les contributions de l’ONU. La délégation ghanéenne à l’ONU dit attendre avec impatience l’adoption d’une résolution-cadre sur cette question.