Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais, a diffusé un communiqué lundi soir dans lequel elle accuse de nouveau les autorités congolaises de collaborer avec des groupes armés, notamment les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), pour déstabiliser son pays.
Alors que les tensions sont toujours vives entre Kigali et Kinshasa, l’ONU craignant un affrontement direct, l’administration Kagame charge le gouvernement congolais de violer les processus de paix régionaux, en « multipliant » les provocations le long de la frontière rwandaise, avec le soutien des groupes armés et des mercenaires étrangers.
Selon Yolande Makolo, ce lundi, vers 12h30, dans le secteur de Rubavu, dans la province de l’Ouest du Rwanda, un civil a été blessé par une balle perdue provenant d’affrontements entre la coalition de groupes armés illégaux « soutenus » par Kinshasa, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), près de la frontière rwandaise.
« L’homme blessé est soigné au centre de santé de Cyanzarwe à Rubavu », a-t-elle dénoncé, prévenant que son pays maintiendra des mécanismes défensifs et préventifs pour se prémunir contre les violations de son espace aérien et de ses frontières, et contrer tout débordement sur le Rwanda de la part de tout groupe armé, afin d’assurer la sécurité et la sûreté des citoyens et résidents rwandais.
Lors du dernier briefing du Conseil de sécurité de l’ONU sur la région des Grands Lacs, Huang Xia, envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour cette région, a alerté sur le fait que, le risque d’une confrontation directe entre la RDC et le Rwanda qui continuent de s’accuser mutuellement de soutenir des groupes armés ennemis – le M23 d’un côté, les Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), de l’autre – demeure bien réel.
Le diplomate onusien a laissé entendre que le renforcement militaire des deux pays, l’absence d’un dialogue direct de haut niveau et la persistance des discours de haine, sont autant de signaux inquiétants que la communauté internationale ne peut ignorer.
Dans ce contexte, Huang Xia a réaffirmé l’importance de privilégier la diplomatie et de poursuivre le dialogue pour une solution idoine aux défis du moment, pour la paix, la stabilité et la prospérité dans la région des Grands Lacs.