L’ONU a exprimé lundi 10 mars sa profonde préoccupation face aux conséquences persistantes de la violence sur les civils dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où des dizaines de personnes ont été tuées le week-end dernier par des hommes armés.
Face à la presse, à New York, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric a averti que les affrontements et les violences persistants dans certaines parties des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu ont un impact dévastateur sur les civils.
Selon l’ONU, des bombardements ont frappé dimanche un hôpital du Sud-Kivu, tuant cinq prestataires de soins de santé et quatre patients, dont un enfant. Les attaques ont eu lieu dans le territoire de Walungu, à environ 50 kilomètres au sud-ouest de la capitale provinciale, Bukavu.
« Nous sommes profondément préoccupés par les conséquences persistantes de la violence sur les civils dans l’est de la RDC et rappelons à toutes les parties leur obligation de respecter le droit international humanitaire. Cela implique de prendre toutes les précautions possibles pour protéger les civils et les infrastructures civiles », a déclaré Stéphane Dujarric.
Au Nord-Kivu, a-t-il déploré, des dizaines de civils, dont de nombreux enfants, ont été tués à Masisi après que des hommes armés ont attaqué un village entre le 4 et le 5 mars.
« Nos partenaires humanitaires rapportent que les affrontements se sont poursuivis pendant le week-end ailleurs à Masisi, tuant au moins un civil supplémentaire et forçant des milliers de personnes à fuir. Toujours au Nord-Kivu, les violences entravent également l’accès aux 100 000 personnes déplacées dans le territoire voisin de Walikale. Ces personnes ont fui leurs foyers depuis janvier dernier », s’est-il offusqué.
La situation humanitaire et des droits de l’homme dans l’est de la RDC demeure une source de grave préoccupation pour les membres du Conseil de sécurité de l’ONU, qui se réunissent mardi en consultations à huis clos pour discuter de cette crise provoquée par l’offensive de l’armée rwandaise et du M23.
Avant la récente escalade, la RDC affichait l’un des taux de déplacement les plus élevés au monde, puisque près de sept millions de personnes ont été déplacées dans l’est du pays en raison du conflit en cours au cours des trois dernières années. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), les récentes violences ont contraint plus de 110 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI) à fuir à nouveau et à quitter les sites de PDI à Goma en quête de sécurité.