Le leader de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, a été reçu ce jeudi 26 octobre 2023 à Kinshasa, par le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi. Les échanges ont porté notamment sur la situation sécuritaire dans l’Est du territoire congolais où l’armée rwandaise opérant aux côtés des rebelles du M23 occupent quelques localités.
Au cours de cet entretien auquel ont participé Martens Bilongo, Nadège Abomangoli et Arnaud Le Grall, tous députés de LFI à l’Assemblée nationale française, l’opposant français a condamné les « crimes de guerre » commis en RDC, notamment par des groupes armés soutenus par le Rwanda.
« Avec le président du premier pays francophone du monde. Son voisin rwandais cherche à déstabiliser le processus électoral qui va commencer. Fraternité, condamnation des ingérences et crimes de guerre, retour au cessez-le-feu ! », a-t-il dit.
Dans l’Est de la RDC, l’ONU craint une confrontation directe entre les Forces armées congolaises et l’armée rwandaise, alors que quelques villages congolais sont contrôlés par les éléments des RDF, commettant ce que Kinshasa qualifie de «crime de guerre» et de «crime contre l’humanité».
En juillet dernier, le groupe parlementaire de La France Insoumise avait proposé à l’Assemblée nationale française une résolution condamnant le soutien du Rwanda au Mouvement rebelle M23.
« Nous proposons aujourd’hui une résolution qui vise à condamner le soutien de la République du Rwanda au groupe rebelle du M23… A travers cette résolution, nous souhaitons condamner sans réserve l’instrumentalisation par le Rwanda de ce groupe armé qui se livre, dans la région de l’Est de la RDC, à des comportements inhumains, des exactions inqualifiables, dans ce qui,’ est à l’origine, un conflit basé sur des manipulations des clivages ethniques, mais s’inscrit de plus en plus dans une démarche de prédation des ressources, notamment minières au bénéfice des pays étrangers », avait déclaré devant la presse Martens Bilongo.
Des interventions de l’armée rwandaise en RDC sont documentées notamment par les Nations unies. Le groupe d’experts onusiens ont, dans leur rapport, « établi de façon certaine la participation de l’armée rwandaise à des attaques sur les militaires congolais, des preuves de la présence des soldats rwandais sur le territoire congolais ou encore des preuves des arrestations des soldats rwandais en RDC », avait-il dénoncé.
Arnaud Le Grall avait, quant à lui, indiqué que « la nécessaire réconciliation de la France avec le Rwanda ne doit pas se faire sur le dos du peuple congolais ».
L’élu du Val-d’Oise avait aussi souligné que cette réconciliation cherchée par Emmanuel Macron « ne doit pas impliquer le silence sur les actions actuelles du soutien du régime rwandais à un mouvement armé comme le M23, qui sème la terreur dans une bonne partie de l’Est de la RDC ».