L’une des approches novatrices du maintien de la paix consiste à autoriser des opérations de paix dirigées par les organisations régionales, a déclaré mercredi Michael Kapkiai Kiboino, représentant permanent adjoint du Kenya à l’ONU.
Pour le diplomate kenyan, c’est une approche appliquée en Afrique avec un succès remarquable. Cependant, dit-il, le chaînon manquant reste une volonté politique suffisante pour fournir un financement adéquat et prévisible. Aussi a‑t‑il réitéré l’appel de l’Union africaine (UA) pour que ces opérations de paix régionales soient financées par des contributions obligatoires au budget de l’ONU.
Le Kenya dit avoir constaté qu’aujourd’hui, les soldats de la paix de l’ONU sont trop souvent déployés dans des zones où il n’y a pas de paix à maintenir. Ils sont confrontés à des menaces de plus en plus complexes pour leur sécurité et leur sûreté, notamment l’hostilité des populations des pays d’accueil, souvent alimentées par la désinformation.
Alors que le maintien de la paix repose sur la primauté de la politique, sa politisation excessive réduit la latitude d’action du Casques bleus, a déploré Michael Kiboino, en notant que médias et réseaux sociaux ont souvent amplifié le récit des bénéficiaires du statu quo, au détriment du changement positif que les soldats de la paix aspirent à apporter.
A ce point d’inflexion, il y a un besoin primordial d’une compréhension plus profonde de l’environnement opérationnel, a‑t‑il fait valoir, en encourageant une coopération renforcée avec les pays hôtes et les mécanismes de sécurité régionaux, destinés à susciter l’adhésion des pays et communautés d’accueil concernés, et donc faciliter la confiance mutuelle et la capacité des Casques bleus à s’acquitter de leur mandat.