La meilleure défense contre les conflits est le développement inclusif qui ne laisse personne de côté, a déclaré lundi le représentant permanent adjoint du Kenya à l’ONU, Michael Kapkiai Kiboino, qui a appelé le Conseil de sécurité à toujours tenir compte des dimensions économiques, politiques et sociales des conflits et à abandonner ses approches de stabilisation à court terme pour se concentrer sur des solutions à long terme spécifiques à chaque contexte de conflit, y compris celles qui reconnaissent le rôle et les besoins uniques des femmes et des jeunes.
Pour le Kenya qui dirige la force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est dans la partie orientale de la RDC, le Conseil de sécurité pourrait « recalibrer » les mandats des missions de maintien de la paix et des missions politiques spéciales afin qu’elles jouent un rôle plus efficace dans la prévention de la reprise des conflits.
« Ces missions peuvent s’associer aux pays d’accueil pour faciliter une reconstruction inclusive au niveau de la communauté, en servant de pivot au lien entre le maintien de la paix, la consolidation de la paix, le développement, la paix et la stabilité politique », a suggéré Michael Kapkiai Kiboino lors de son intervention lundi devant le Conseil de sécurité qui débattait sur le maintien de la paix et la sécurité internationales pour « promouvoir une paix durable par le développement commun ».
Le diplomate kenyan a également exhorté le Conseil de sécurité à utiliser davantage les avis de la Commission de consolidation de la paix et à soutenir les efforts visant à concrétiser l’ambition de sa résolution sur le financement de la consolidation de la paix, à savoir des flux de financement multiples, y compris des financements volontaires, innovants et évalués.
Par ailleurs, il a souligné qu’il est largement reconnu que la pauvreté, qui découle du sous-développement et des inégalités socioéconomiques, figure en bonne place parmi les causes profondes des conflits, de l’insécurité et de la fragilité, comme en témoigne l’omniprésence de conflits et de l’instabilité dans certaines régions d’Afrique, notamment au Sahel, dans la Corne de l’Afrique et dans la région des Grands Lacs.
Dans ce contexte, Michael Kapkiai Kiboino a demandé au Conseil de sécurité à aider les pays à mettre un terme à l’exploitation et au commerce illicites des ressources naturelles, fléaux qui ont contribué au sous-développement et aux conflits dans de nombreux pays africains.