Le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) se réjouit de la décision du 23ème sommet ordinaire des chefs d’Etat de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) notant que « la RDC ne prolongera pas le mandat de la Force régionale de l’EAC au-delà du 8 décembre 2023 ».
Pour cette organisation de la société civile, qui milite pour le retrait de la RDC de cette organisation régionale composée, selon elle, des pays à la base de la déstabilisation de l’Est du pays, il faut maintenant doter les Forces armées de la RDC des moyens adéquats pour la défense de l’intégrité du territoire national.
« Nous nous félicitons du non renouvellement du mandat de la force de l’EAC pour lequel nous avons tant manifesté. Comme toujours, le peuple avait raison mais n’a pas été écouté. Il faut maintenant assainir et doter des moyens à l’armée pour des offensives militaires, entre autre », a déclaré la Lucha.
La RDC a refusé de renouveler le mandat de cette force jugée inefficace. Cette décision a été actée par le sommet d’Arusha qui, par conséquent, a ordonné que « les chefs des forces de défense de l’EAC et de la SADC se réunissent avant le 8 décembre et soumettent leurs recommandations sur la voie à suivre aux ministres de la Défense pour transmission au sommet pour examen ».
Pour sa part, Yvon Muya, doctorant à l’École d’études de Conflits de l’université Saint-Paul au Canada, la décision du gouvernement congolais de mettre fin à l’engagement de la Force régionale de l’EAC sur son territoire illustre une fois encore les limites des « solutions africaines aux conflits africains ».
« Déployée il y a plus d’un an avec la volonté d’imposer la paix », la force de l’EAC se trouve elle-même aujourd’hui pointée du doigt pour absence de résultats, remplaçant dans ce rôle la très décriée Monusco (solution extra-africaine). Les initiatives régionales (solutions africaines) souffrent partout sur le continent (Sahel, Corne de l’Afrique) des mêmes problèmes : absence de moyens, faible coordination au niveau politique, divergence d’intérêts. Ce dernier point explique particulièrement l’incapacité de la force de l’EAC à s’affirmer pendant un an en tant que véritable opération de paix alors que certains de ses membres apparaissent aux yeux des Congolais comme étant à la fois partenaires et responsables de l’instabilité dans l’est du pays », a-t-il expliqué.
Même si le sommet d’Arusha a pris acte de la décision de Kinshasa, cependant aucun calendrier de retrait de la Force régionale de l’EAC n’a été établi. Pour le député Claudel Lubaya, cette situation « sonne le glas de la diplomatie dite agissante » de Félix Tshisekedi.